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LE JOUR ET LA NUIT

un album de chansons de Gilbert Laffaille.

Chouette ! Un nouvel album de Gilbert Laffaille ! Depuis le temps qu’on l’attendait ! Et l’on n’est pas déçu :le talent de celui qui a chanté « Le président et l’éléphant » ou « Le gros chat du marché » ne s’est pas amoindri avec le temps.   Les douze chansons qu’il nous offre aujourd’hui sont toutes parfaitement ciselées,  belles,  profondes,  poétiques,  incisives quand il le faut et sans en avoir l’air.   Le trait n’est jamais lourd avec Laffaille,  tout est écrit et composé avec finesse et simplicité.   Pas besoin d’insister plus qu’il ne faut,  pas besoin de brandir les drapeaux de la révolte ni de lever le poing :les chansons de Gilbert Laffaille ne nous touchent que davantage,  elles vont droit au cœur de qui sait entendre.

Gilbert Laffaille a l’art de mêler avec intelligence les petites choses de la vie et les grands événements du monde.   Avec ses chansons,  il nous invite à être attentifs à ce qui se passe autour de nous,  à voir plus loin ou plus profond que les apparences.   Quand il brosse le portrait de Mr Li et qu’il décrit le bric à brac de son « Palais de Shangaï »,  c’est au détour d’un vers que l’on apprend,  l’air de rien,  que le monsieur en question « a connu l’enfer/et s’est enfui/en radeau sur la mer ».   Dans « Just like you »,  Gilbert Laffaille évoque ceux qui,  regardant les nantis détruisant la planète (« voyez ces calamités/ces coulées de boue/tous ces oiseaux mazoutés!),  sont cependant avides de tout avoir (« tout comme vous/just like you »).   Et dans « Homme en boubou femme en sari »,  le chanteur-poète convoque les habitants du Sénégal,  de Madagascar,  du Centrafrique,  du Niger,  de Guyane,  ceux qu’on a appelés lors des guerres pour servir la France et dont les enfants ou les petits-enfants ne sont plus les bienvenus (« A vous Ali et Mamadou/tombés à Lens ou à Nancy/à vos enfants venus chez nous/à qui l’on dit :Partez d’ici ! »).

Dans « Comme un ange au paradis »,  c’est d’un enfant qu’il s’agit,  d’un petit bébé qui dort au milieu des détritus et de la pauvreté :que deviendra-t-il,  ce « petit bonhomme »,  demande le chanteur,  « qui saura voir ce beau levain/cette eau de source qui ruisselle/ces gouttes d’or entre tes mains » ? On n’en finirait pas d’évoquer toutes les chansons de cet album,  celles qui,  tout simplement,  nous invitent à « lancer des balles/des oiseaux des mots bleus des mots doux/des cigales » ou à prêter attention aux petits riens,  aux « petits gestes/du quotidien ».   « Nous sommes nous dans nos rêves »,  affirme encore Gilbert Laffaille,  lorsque nous rêvons aux « chemins de l’enfance »,  lorsque nous imaginons un monde meilleur.

Merci,  Gilbert Laffaille,  de nous inviter à parcourir ensemble « nos chemins de voyageurs » ! En votre compagnie et avec vos chansons,  le voyage devient passion,  enchantement et interpellation !

Luc Schweitzer,sscc

Tag(s) : #Chansons
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