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Les jugements à l'emporte-pièce de Paul Léautaud valent leur pesant de cacahuètes comme on dit. Lire, par exemple, ce qu'il affirme au sujet de Dostoïevski et de la littérature russe le 18 juillet 1935 : « Un écrivain comme Dostoïewski a gâté des gens comme Gide, comme Duhamel. C'est de la littérature de malade, d'épileptique, de taré. C'est une hygiène intellectuelle de s'en tenir éloigné, de ne pas vouloir la connaître. C'est de la littérature de cabanon, bien faite pour les Russes, ces cerveaux malades, faibles, résignés, fatalistes, fuyants. Cette littérature est à fuir, pour un esprit clair, hardi, libre. Non seulement à fuir, mais à détester. Il n'y a à mon avis, ou à mon goût, que deux littératures : la littérature française, la littérature anglaise. »

Voilà qui est dit ! Ces propos aberrants me laissent pantois. Cette détestation de Dostoïevski et des Russes en général, ces préjugés qui ressemblent fort à du racisme, c'est indigne ! Quant à dire qu'il n'y a que deux littératures, française et anglaise, faut-il être ignorant et sot pour proférer une telle affirmation ! N'en déplaise à Léautaud, la littérature russe compte parmi les meilleures du monde. Et que dire des littératures espagnole, portugaise, italienne, allemande, polonaise, japonaise, chinoise, etc. ? Mais le pauvre Léautaud, tout confiné dans son monde étriqué, ne les connaissait probablement pas.

Tag(s) : #Citations, #Livres
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