Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

MY CHILDHOOD - MY AIN FOLK - MY WAY HOME

une trilogie de Bill Douglas.

En cette période de disette cinématographique (je suis peu enclin à aller voir les films nouveaux du genre « Wolverine »ou « Pacific Rim »!),  il y a cependant de belles et grandes découvertes à faire.   Ainsi en est-il de cette trilogie de Bill Douglas,  un cinéaste britannique dont j’ignorais tout jusqu’à ces jours-ci…

Cinéaste méconnu donc mais qu’il est urgent de connaître! Les trois films de courte durée qui composent la trilogie qui vient de ressortir sur les écrans m’en ont définitivement convaincu! Ces films furent réalisés dans les années 70 et ils retracent,  volet après volet,  l’enfance et la jeunesse d’un garçon prénommé Jamie et dont l’itinéraire correspond sans doute fortement à celui du réalisateur lui-même.

Ce qui nous est raconté ici est terrible:c’est le portrait d’une enfance meurtrie,  abandonnée,  sacrifiée…Un des films les plus déchirants jamais réalisés sur l’enfance.   Dans le décor sordide d’une ville minière d’Ecosse vivote Jamie,  balloté d’un endroit à l’autre,  entre ses grands-mères,  son père et son demi frère,  n’ayant que la faim au ventre,  le froid au corps couvert de crasse…Qui l’aidera? Qui lui donnera de l’espoir? Sûrement pas sa mère qu’on a enfermé à l’asile des fous! Il y a bien un prisonnier de guerre allemand dans le premier volet,  mais il finit par s’en aller,  laissant Jamie encore plus seul.

On songe à Dickens,  mais les romans de ce dernier ressemblent à des bluettes si on les compare à ce qu’éprouve Jamie.   Celui-ci d’ailleurs reçoit en cadeau (son premier livre!) « David Copperfield »qui finira déchiré,  lacéré,  jeté au rebut! Bill Douglas compose ses films à coups d’ellipses,  ne laissant apparaître que des scènes qui semblent comme arrachées au destin tragique du jeune Jamie.   Au spectateur de boucher les trous,  d’imaginer,  d’être participant aux films.   Les scènes les plus brutales se déroulent toutes hors champ.   Ces films sont-ils désespérés? Pas tout à fait car le dernier volet (« My Way Home ») nous fait découvrir Jamie devenu jeune adulte et faisant son service militaire en Egypte.   C’est là enfin qu’il aura la chance de trouver,  en la personne d’un de ses camarades militaires,  celui qui l’aidera vraiment,  lui donnant ou lui redonnant le goût de vivre,  d’aimer quand même la vie!

Retenons bien le nom de ce cinéaste,  Bill Douglas! En dehors de cette trilogie,  il n’a pu tourner qu’un seul autre film (« Comrades ») avant de décéder en 1991 à l’âge de 55 ans.   Son oeuvre annonce celle des grands réalisateurs britanniques que nous aimons et qui ont pour noms Ken Loach ou Mike Leigh!

9/10

Luc Schweitzer,sscc

Tag(s) : #Films, #Cinéma de patrimoine
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :