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DANIELLE DARRIEUX

Danielle Darrieux s’en est allée à l’âge de 100 ans, elle a quitté ce monde sans le quitter vraiment, car elle reste et, je l’espère, restera toujours dans les cœurs et dans les esprits comme une des plus talentueuses actrices non seulement du cinéma français mais du cinéma tout court. Elle l’a enchanté, ce cinéma, pendant sept décennies, depuis sa première apparition à l’écran à l’âge de 14 ans (dans « Le Bal » de Wilhelm Thiele en 1931) jusqu’à « 8 Femmes » de François Ozon en 2002.

Quel parcours ! Et quel talent ! Dès ses débuts, même quand elle est dirigée par des réalisateurs de moindre renom, chacune de ses prestations est un régal. Sa grâce, sa spontanéité, son jeu sans affectation emportent irrésistiblement l’adhésion du spectateur. Elle n’a pas besoin de minauder, elle ne fait jamais de manières, sa seule présence et son seul naturel subjuguent.

Cela étant dit, si elle n’a pas toujours tourné avec de grands réalisateurs, elle a quand même le plus souvent eu affaire à d'excellents cinéastes. Il y eut Henri Decoin, qui fut son mari et  qui sut mettre en valeur ses qualités d’actrice en la dirigeant dans de nombreux films (le plus connu étant « La Vérité sur Bébé Donge » en 1952). Il y eut Julien Duvivier avec qui elle tourna, entre autres, « Pot-Bouille » (1957) et « Marie-Octobre » (1959). Il y eut Billy Wilder (« Mauvaise Graine » en 1934), Joseph Mankiewicz (« L’Affaire Cicéron » en 1952), Christian-Jaque (« Adorables Créatures » en 1952), Claude Autant-Lara (« Occupe-toi d’Amélie » en 1949), Jacques Demy (« Les Demoiselles de Rochefort » en 1967) et bien d’autres…

Mais celui qui sut probablement le mieux servir à la fois sa beauté et ses aptitudes, ce fut le grand Max Ophüls.  Il la dirigea dans trois films : « La Ronde » en 1950 et surtout « Le Plaisir » (1952) où son rôle de prostituée de « La Maison Tellier » d’après Maupassant est un enchantement, et enfin « Madame de… » en 1953 où elle passe superbement de la comédie sophistiquée au drame.

Danielle Darrieux pouvait tout jouer et elle était toujours crédible. Son incomparable et inoubliable voix et son élégance convenaient parfaitement à tous les rôles. Il faut voir et revoir tous ses films, on ne s’en lasse pas. Et comme il y en a un peu plus de 100, on a de quoi s'occuper!

 

                                                                       Luc Schweitzer, ss.cc.

Tag(s) : #Cinéma de patrimoine, #Cinéma
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