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HAPPY END

Un film de Michael Haneke.

 

 

Peut-on imaginer filmographie plus sinistre, plus glauque et, en fin de compte, plus insignifiante que celle de Michael Haneke ? Pour qui ce cinéaste prend-il le spectateur ? Une scène du tout début de ce nouveau film me paraît symptomatique. On y voit, filmé sur un écran de smartphone, un cochon d’Inde, le film étant accompagné de commentaires écrits qui nous apprennent que son auteur a mélangé une bonne dose de médicaments dérobés à sa mère à la nourriture de l’animal. Résultat : celui-ci finit par se figer dans une raideur qui semble fatale. La suite de l’histoire nous apprend que ce n’est pas seulement aux animaux que l’auteur de la vidéo fait absorber des médicaments. Quoi qu’il en soit, cela révèle le projet que poursuit absurdement, de film en film, un cinéaste qui ne tourne pas pour son plaisir ni pour transmettre quoi que ce soit, mais plutôt pour tester les spectateurs qui ne sont, à ses yeux, pas davantage que des cobayes devant ingurgiter des doses de morbidité, d’inanité et de dépravation afin d’analyser leurs réactions !

Misérables spectateurs que nous sommes, que nous a donc concocté cette fois-ci le terrible docteur Haneke ? Rassurons-nous, son petit ballet de personnages frustrés n’a rien de ragoûtant et l’on aura tôt fait de n’y plus songer ! Que nous importe ces pantins aux instincts à la fois suicidaires et meurtriers dont l’un se complaît à échanger des propos salaces avec sa maîtresse sur Facebook et l’autre reconnaît qu’il a étouffé son épouse malade (comme dans le sinistre « Amour » de 2012) ! Tous ces personnages ne sont que vacuité, ils nous indiffèrent, ils ne sont que prétextes à essayer de sauver les apparences. La seule vraie tentative de donner un peu de signification au film arrive tout à la fin, quand surgissent, au cours d’un repas de fête, quelques migrants qui semblent aussi incongrus qu’un chien dans un jeu de quilles. Or cette scène, comme par hasard, tourne court, Haneke ne sachant que faire de ces intrus ! C’est bien la preuve, si besoin est, que ce cinéaste n’a rien à nous dire, ses films n’ayant d’autre raison d’être que de lui permettre d’exorciser ses pitoyables démons ! 

1/10

 

                                                                       Luc Schweitzer, ss.cc.

Tag(s) : #Films
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