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MARY ET LA FLEUR DE LA SORCIÈRE

Un film de Hiromasa Yonebayashi.

 

 

C’est d’un nouveau studio de cinéma d’animation japonais, le studio Ponoc, que provient ce film. L’influence des productions du studio Ghibli, et en particulier des films de Hayao Miyazaki, y est cependant évidente. Le réalisateur Hirosama Yonebayashi (qui nous avait déjà proposé le superbe « Arrietty, le petit monde des chapardeurs » en 2010) n’est autre d’ailleurs qu’un disciple du génial créateur du « Voyage de Chihiro » (2001) et de tant de films enchanteurs. Cette influence de maître à disciple se fait tellement sentir au début de « Mary et la Fleur de la Sorcière » qu’on se demande si l’on n’a pas simplement affaire à une copie édulcorée de quelques films de Miyazaki, « Kiki et la petite sorcière » (1985) et « Le château dans le ciel » (2003), le tout agrémenté comme un succédané des aventures de « Harry Potter ».

Heureusement, cette impression ressentie au début du film s’estompe au fur et à mesure de sa projection. L’œuvre révèle, petit à petit, ses particularités et son originalité et finit par livrer une sorte de morale qui n’a rien d’anodin. Tout commence donc par un déluge de feu au cours duquel est dérobée une fleur aux pouvoirs extraordinaires, fleur bientôt dissimulée au cœur d’une forêt. Guidée par deux chats facétieux, c’est la petite Mary à la chevelure rousse qui découvre la fleur mystérieuse appelée « Vol de Nuit » et s’en empare pour être bientôt dotée du pouvoir de voler sur un balai comme une sorcière. Son voyage dans les airs l’amène jusqu’au palais d’Endor, une école de magie sise au milieu des nuages.

C’est là que la fillette fait la connaissance de la maîtresse et du maître des lieux qui, tous deux, se livrent à de dangereuses expériences sur des êtres vivants. Pour parfaire leur puissance et arriver à leur fin, qui est de créer un être pourvu de superpouvoirs, tous deux cherchent bientôt à s’emparer de la fleur de la sorcière que possède Mary. De plus, ils s’apprêtent à se livrer à une expérience nouvelle sur Peter, un jeune garçon que Mary avait croisé un peu plus tôt.

Nul besoin d’en raconter davantage. L’intérêt de ce film, outre la qualité sans faille de l’animation et des images, c’est de mettre en garde contre la tentation de la puissance ou de la domination. La maîtresse et le maître d’Endor se sont laissés séduire par l’attrait du pouvoir au point d’être devenus de dangereux démiurges qui, cherchant à créer des êtres parfaits, ne produisent que des monstres. La petite Mary, elle, n’est gratifiée des dons de magicienne que de manière éphémère, le temps nécessaire pour mettre en échec les projets fous des sorciers d’Endor. En fin de compte, la morale de l’œuvre peut se résumer ainsi : mieux vaut mener une vie simple et ordinaire plutôt que de se laisser séduire par les illusions de puissance que donne la magie (celle-ci ne pouvant fabriquer autre chose que des calamités). Pas mal, je trouve, que de prôner une telle mise en garde dans un film de ce genre !

8/10

 

                                                                       Luc Schweitzer, ss.cc.

Tag(s) : #Films, #Films d'animation
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