Un film de Annemarie Jacir.
Nombreux sont ceux qui supposent que Shadi est de retour d’Amérique, mais non, c’est de Rome qu’il est revenu à Nazareth et il compte bien n’y rester que le temps nécessaire pour les festivités du mariage de sa sœur. Avec son père, Abu Shadi, un professeur proche de la retraite, divorcé d’une femme ayant refait sa vie aux Etats-Unis et dont la présence au mariage dépend de la santé de son nouvel époux, ils sillonnent en voiture les rues de Nazareth, allant de maison en maison, pour remettre en mains propres aux invités leur faire-part. C’est le « wajib », une tradition palestinienne à laquelle il n’est pas question de contrevenir. Même malade du cœur à cause de son tabagisme, Abu Shadi considère qu’il est de son devoir de faire ces démarches.
Ces visites occupent la majeure partie du film, nous mettant en présence de multiples personnages, certains d’entre eux ne manquant pas d’originalité. On devine aussi la particularité de cette ville où se côtoient musulmans et chrétiens. Mais la force du film provient surtout des dialogues compliqués, houleux, entre père et fils. L’un et l’autre ont des reproches à se faire et leur périple commun leur donne l’occasion de vider leur sac. C’est d’autant plus captivant que les deux acteurs sont réellement père et fils dans la vie. Leurs joutes verbales, leurs fâcheries et leurs réconciliations ne manquent pas de piquant.
6,5/10
Luc Schweitzer, ss.cc.
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WAJIB L'INVITATION AU MARIAGE Bande Annonce (2018)
Abu Shadi, 65 ans, divorcé, professeur à Nazareth, prépare le mariage de sa fille. Dans un mois, il vivra seul. Shadi, son fils, architecte à Rome depuis des années, rentre quelques jours pour...