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LE GRAND BAIN

Un film de Gilles Lellouche.

 

 

Difficile d’éviter la comparaison avec « The full Monty », elle apparaît dans tous les commentaires. Cela étant dit, le film de Gilles Lellouche est loin d’être une simple copie de cette référence. La bande d’acteurs dont on a affaire ici n’a rien à envier à celle du film britannique. Et s’ils se mettent à nu, ces acteurs, ou presque, ce n’est pas pour un spectacle de strip tease, mais plutôt de natation synchronisée. Un truc de filles ! Eh bien oui ! Les filles ne jouent-elles pas formidablement bien au football ? Pourquoi donc les gars ne pourraient-ils pas se distinguer en nageant en harmonie dans une piscine ? Pourquoi ne trouveraient-ils pas, comme le leur demande l’une de leurs coachs, « la femme en eux » ?

Le film de Gilles Lellouche n’est pas dépourvu d’humour et, bien sûr, le ballet aquatique auquel se livrent les acteurs ne manque pas d’une dose de grotesque. Mais il n’est jamais totalement ridicule et ce, parce que le réalisateur pose sur chacun des protagonistes un regard bienveillant. Ils sont amusants, certes, mais ils sont surtout touchants. Chacun d’eux se trimballe une vie pas facile, chacun a ses déboires et ses misères. Chômeur, Mathieu Amalric se gave d’antidépresseurs ; Guillaume Canet se complaît dans ses colères ; Benoît Poelvoorde est à la tête d’une boite au bord de la faillite ; Jean-Hugues Anglade vit dans une caravane et se prend pour un artiste ; Philippe Katerine donne l’impression d’être toujours dans la lune…

Pour les entraîner et faire d’eux des champions, on peut compter sur leurs deux coachs : Virginie Efira côté douceur et Leïla Bekhti côté sévérité. Les scènes d’entraînement à la piscine prennent souvent l’apparence de morceaux d’anthologie. Mais le film adopte un autre ton, plus intime, plus émouvant, lorsque les protagonistes évoluent hors du cadre de la piscine. Lorsque, par exemple, Guillaume Canet rend visite à une mère acariâtre qui l’accable d’outrages. Ou lorsque Jean-Hugues Anglade se retrouve en compagnie de son adolescente de fille (jouée par Noée Abita) à qui il fait un peu honte. On devine alors les déficiences, les fragilités, de personnages qui, d’une certaine façon, se rachètent en se surpassant et en allant jusqu’au bout d’un défi un peu fou : participer à un championnat de natation synchronisée masculine ! 

7,5/10

 

                                                           Luc Schweitzer, ss.cc.

Tag(s) : #Films
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