Un film de Yann Demange.
Le sous-titre français l’affirme : l’histoire est vraie, c’est celle de Richard « White Boy Rick » Wershe qui, est-il précisé à la fin du film, a été libéré de prison en 2017 après y avoir passé trente ans de sa vie. Le pire, c’est que, quand il fut arrêté, jugé et condamné à Detroit en 1987, il n’était qu’un adolescent de 17 ans et déjà père d’une fillette. Il n’en fut pas moins condamné en vertu d’une loi draconienne concernant le trafic de drogue.
Le film raconte par quels enchaînements un si jeune homme a fini par être assujetti à une aussi lourde peine. D’entrée, le cinéaste montre le garçon, qui n’a encore que quatorze ans, entraîné par son propre père à un marché aux armes. Ce dernier, en effet, se livre à un petit trafic d’armes à feu qui lui donne à peine de quoi vivre. Toujours est-il qu’avec un père comme celui-là, le jeune Richard ne tarde pas à être repéré et par la police et par le FBI qui parviennent sans trop de peine à le convaincre de s’introduire dans le milieu de la drogue afin de leur servir d’informateur.
Adolescent fragile d’à peine 14 ans à ce moment-là, comment Richard pourrait-il entrevoir le piège funeste qui se referme déjà sur lui ? Car d’informateur pour le FBI, il ne tarde pas à devenir lui-même un trafiquant. Les sommes d’argent qu’il gagne ainsi lui permettront, espère-t-il, de faire sortir de la misère non seulement son père mais sa sœur, déjà à moitié détruite elle-même par la drogue. Dans la ville sinistrée qu’est Detroit dans le courant des années 80, le trafic bat son plein.
Le jeune Rick se trouve pris dans un engrenage fatal. On ne fréquente pas impunément le milieu de la drogue. Quant à la police et au FBI, même quand ils jurent leurs grands dieux qu’on peut leur faire confiance, il vaut mieux se méfier… En mettant en scène des méthodes policières pour le moins douteuses sinon corrompues, le réalisateur a fait un film puissamment politique. C’est le point fort d’un film qui, d’un autre côté, n’offre pas de grandes surprises. Il laisse plutôt une impression de déjà-vu. L’une des scènes ultimes, se déroulant à la prison, fait néanmoins surgir l’émotion. Quand un père, même « mauvais », visite son fils emprisonné, cela ne peut laisser dans l’indifférence. Aussi « mauvais » soit-il, le père, dans ce film, aime vraiment ses enfants, son détenu de fils et sa paumée de fille.
6,5/10
Luc Schweitzer, ss.cc.
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