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RÊVES AMÉRICAINS, TOME 2 : LA GRANDE CRISE

Un album de textes et de chansons de Thomas Hellman.

 

 

S’il est des musiciens et chanteurs qui sortent des sentiers battus afin de proposer quelque chose d’original, le québécois Thomas Hellman compte sans conteste parmi ceux-là. Il fait paraître aujourd’hui le deuxième volume d’une série d’albums revisitant, de manière forte et innovante, l’histoire américaine. Après un premier tome, lancé en 2015, qui était consacré à la ruée vers l’or, voici donc, en guise de deuxième volume, une évocation de la Grande Crise.

Par la vertu de ses récits et de ses chansons, l’artiste emporte irrésistiblement l’auditeur dans son voyage. Quand sa voix raconte, toujours en français et toujours accompagné d’une musique appropriée, on n’a pas de peine à écouter. On est même captivé, car la voix de Thomas Hellman parvient sans peine à susciter l’intérêt : elle est belle, elle est faite pour la narration. Mais elle convient aussi aux chants : car les parties chantées (le plus souvent en anglais, parfois en français) sont, elles, toujours irrésistibles. On y devine l’influence de grands chanteurs folks engagés comme Pete Seeger. Somptueusement arrangées, magnifiées par d’excellents musiciens (banjo, guitare, piano, dulcimer, percussions, contrebasse), toutes les chansons séduisent sans restriction.

Les textes empruntent aux grands écrivains américains comme Steinbeck et évoquent, avec justesse, avec émotion, la complexité de l’Amérique, des rêves qu’elle a suscités et des souffrances qu’elle a prodiguées à plus d’un de ses aventuriers. Oui, il est passionnant de parcourir le territoire des États-Unis et d’en relire l’histoire en compagnie de Thomas Hellman. C’est un voyage dans l’espace et dans le temps qui ne peut laisser indifférent. Tout ce que l’Amérique offre en fait de grandeur et de misère humaines est bien au rendez-vous : après les avoir convoquées par le biais des chercheurs d’or dans le premier volume, c’est au temps de la Grande Crise que nous emporte le deuxième, un temps où l’on rêve d’industrialisation, un temps où l’on peut tout perdre d’un jour à l’autre, un temps qui multiplie les misères et envoie sur les routes une multitude de vagabonds faméliques. L’Amérique a ses beautés et ses cruautés, Thomas Hellman ne les ignore ni les unes ni les autres. Avec lui, quoi qu’il en soit, le voyage est palpitant.

8,5/10

 

                                                           Luc Schweitzer, ss.cc.

Tag(s) : #Chansons, #Musiques
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