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HORS NORMES

Un film de Olivier Nakache et Éric Toledano.

 

 

À la fin de ce film, s’inscrivent sur l’écran quelques extraits d’une enquête menée par l’Inspection générale des affaires sociales sur les activités des associations prenant en charge des enfants atteints de lourds handicaps, la conclusion étant que, personne d’autre n’étant en mesure de les remplacer, elles sont autorisées à poursuivre leur engagement. Or, précisément, dans le film d’Olivier Nakache et Éric Toledano, apparaissent deux inspecteurs estimant que le fonctionnement de ce type d’associations est à la limite de la légalité et qu’il conviendrait peut-être de fermer de telles structures. La réponse de Bruno (Vincent Cassel), l’un des deux dirigeants d’associations du film, est vigoureuse : s’ils veulent fermer sa structure, que les inspecteurs prennent donc en charge ceux qui y sont accueillis ! Ils comprendront alors leur erreur de jugement !

Nous aussi, spectateurs, nous mesurons un peu mieux, à la fin du film, ce que signifie concrètement l’accueil d’enfants et d’adolescents autistes atteints de troubles profonds et de lourds symptômes. Bruno est juif, Malik (Reda Kateb) est musulman, chacun dirige une association, mais tous deux travaillent en partenariat, main dans la main. Cela peut sembler presque trop beau pour être vrai, mais les deux réalisateurs ont pris grand soin d’éviter l’angélisme. Leur film montre qu’un projet fort peut unir juifs et musulmans, certes, mais sans minimiser les difficultés énormes rencontrées par tous les intervenants.

Ni Bruno ni Malik ne sont présentés de manière simpliste. Bruno est si préoccupé par son engagement qu’il en devient extrêmement maladroit dès qu’il sort de ce cadre-là. Quant à Malik, qui s’est chargé de recruter des éducateurs venus de quartiers difficiles et de les former, on peut dire qu’il ne les ménage pas. C’est tout juste si, parfois, il ne les humilie pas.

Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que le film ne peut que bouleverser, tant les personnages, autistes ou éducateurs, laissent transparaître tout ce qui fait leur humanité, grandeur et petitesse. C’est poignant et c’est aussi, assez souvent, teinté d’humour. Du coup, même si le sujet abordé est très sérieux, le film, lui, n’est jamais plombant. Grâce à leur mise en scène très soignée, les réalisateurs ont réussi ce beau tour de force et leur film est de toute beauté. 

8/10

 

                                                                                     Luc Schweitzer, ss.cc.

 

 

Tag(s) : #Films
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