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LES FILLES DU DOCTEUR MARCH

Un film de Greta Gerwig.

 

Après avoir brillé en tant qu’actrice dans des films américains indépendants, Greta Gerwig avait eu, en 2017, l’heureuse initiative de passer derrière la caméra. Lady Bird, chronique d’une adolescente en crise, était un film remarquable tant par la finesse de son écriture que par sa mise en scène. Curieusement, pour son deuxième film en tant que réalisatrice, elle nous revient aujourd’hui avec une œuvre beaucoup plus convenue, presque rebattue, tant elle a déjà été adaptée de nombreuses fois pour le grand ou pour le petit écran. Le roman de Louisa May Alcott, paru pour la première fois en 1868, même s’il ne manquait pas d’audace pour l’époque, accuse son âge et il est difficile de réussir à totalement le dépoussiérer.

Greta Gerwig s’y emploie vaillamment, soulignant le propos féministe de l’histoire, mais elle ne parvient pas à passer outre un certain nombre de conventions. Elle ose des télescopages, elle bouscule un peu la temporalité, quitte à déstabiliser les spectateurs, mais ne réussit pas à se débarrasser du vernis de sentimentalité du récit ni de la fadeur de certains personnages. L’argument est assez connu, je suppose : il raconte le parcours des quatre filles d’une famille aisée, mais ayant perdu une grande partie de ses biens, chacune essayant de construire, malgré tout, sa destinée, dans une société qui ne préconise aucune autre ambition pour les jeunes filles que de se trouver un mari et de fonder un foyer.

Or, dans le film de Greta Gerwig, c’est Jo (Saoirse Ronan) qui se détache nettement du groupe, les autres filles, ainsi que tous les autres personnages, paraissant, par contraste plus insignifiants ou plus conventionnels. Jo, c’est celle qui tient le plus à son indépendance, qui ne se résout pas au mariage, préférant se consacrer à sa passion d’écrivaine, sûre de son talent et cherchant à être reconnue. On peut supposer qu’elle est l’alter ego de l’auteure du roman, Louisa May Alcott. Saoirse Ronan, qui avait déjà été choisie par la réalisatrice pour tenir le premier rôle dans Lady Bird, apporte à ce personnage, une force, une détermination et une profondeur qui ne laissent pas indifférent. Mais, comme je l’ai déjà indiqué, c’est au détriment de tous les autres rôles.

6,5/10

 

                                                                       Luc Schweitzer, ss.cc.

Tag(s) : #Films
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