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PINOCCHIO

Un film de Matteo Garrone.

 

Privée de grand écran pour cause de coronavirus, l’adaptation cinématographique du conte de Carlo Collodi par Matteo Garrone n’est, en fin de compte, diffusée que sur Prime Video. Peut-être se consolera-t-on facilement de cette restriction car, à mon avis, ce film est un ratage presque complet. On reste bien en deçà des longs-métrages du passé, en particulier du feuilleton en six épisodes réalisés par Luigi Comencini en 1972 ainsi que du célèbre dessin animé Disney de 1940. L’un et l’autre, Comencini tout comme les adaptateurs de chez Disney, n’avaient pas hésité à prendre quelques libertés avec le roman de Collodi, leurs films étaient inventifs, quelque peu audacieux (c’était un enfant de chair et d’os qui jouait Pinocchio chez Comencini), on les regardait avec les yeux grands ouverts, presque fascinés, de l’enfance étonnée qui ne demande qu’à se manifester chez chacun d’entre nous.

Rien de tel, malheureusement, pour ce qui concerne cette nouvelle adaptation par Matteo Garrone. Ce dernier avait pourtant réussi un film intéressant à tout point de vue quand, en 2015, il avait réalisé Tale of tales, transposant à l’écran des contes de Giambattista Basile. Mais de la fable de Collodi, il ne parvient qu’à faire un monument de laideur. Hormis, c’est vrai, les scènes du début du film, où l’on voit avec plaisir Roberto Benigni dans le rôle de Gepetto, rôle qui lui convient à merveille, toute la suite du film, dès le moment où Pinocchio prend la fuite, n’est plus que succession de tableaux ratés, le plus souvent même franchement hideux.

On a le sentiment que les créateurs du film, non seulement le réalisateur mais les décorateurs et costumiers, se sont ingéniés à choisir ce qu’il pouvait inventer de plus laid, ou alors qu’ils ont participé au concours de la création la plus hideuse possible. On a donc affaire à une galerie de personnages repoussants et rien de plus. Dans ce domaine, les sommets du ratage et de la laideur reviennent au grillon, à la femme-escargot, ainsi qu’au requin et au thon bavard de la fin du film, si moches et si loupés qu’ils en deviennent risibles. Même les personnages plus conventionnels, comme la bonne fée, sont dénués de tout attrait : Marine Vacth elle-même semble avoir perdu toute grâce et tout charme dans cette aventure, c’est un comble ! Tant et si bien que l’on regarde ce film, presque d’un bout à l’autre, avec ennui, et avec la nostalgie des vieilles bobines ! 

3/10

 

                                                                       Luc Schweitzer, ss.cc.

 

Tag(s) : #Films
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