Un album de musique et de poésie par Sylvain Daniel.
Quelques artistes de la chanson avaient déjà entrepris (souvent avec bonheur) de mettre en musique et de chanter des poésies de Victor Hugo. C’est le cas, entre autres, de James Ollivier, de Julos Beaucarne et de Marc Robine. Sur ce terrain, les artistes n’ont que l’embarras du choix, les recueils de poésies du grand écrivain étant nombreux et bien fournis. Cela étant dit, il faut reconnaître aussi que, l’aptitude du poète étant si grande, son aisance à rédiger des vers si élevée, qu’un grand nombre d’entre eux semblent assez médiocres. Dans la surabondance de la production poétique de Hugo, il y a de quoi, cependant, si l’on prend le temps de chercher, trouver des bijoux de poésies, des œuvres belles, touchantes ou grandioses, dont la capacité d’émerveiller ne s’est pas affaiblie au fil du temps. C’est, en particulier, le cas d’un grand nombre de poésies rassemblées dans le recueil, à juste titre le plus renommé de notre poète, Les Contemplations. C’est là que l’on trouve, parmi d’autres merveilles, les poésies les plus touchantes qui soient, celles qui furent inspirées à Victor Hugo par la mort de sa fille Léopoldine.
C’est dans ces écrits, précisément, qu’a puisé Sylvain Daniel pour la composition et la conception de son album. Contrairement aux artistes de la chanson que j’ai nommés plus haut, il ne s’est pas agi pour Sylvain Daniel de mettre en musique les poésies afin de les chanter mais de se laisser inspirer par elles et d’associer ainsi les vers du poète et les plages musicales de style jazz. Le résultat est beau, surprenant, émouvant. D’autant plus que c’est alors qu’il traversait lui-même une épreuve que cet album a été inspiré au musicien. S’étant retrouvé seul en studio après s’être séparé de la mère de ses enfants et ayant avec lui les poésies de Victor Hugo, celles-ci ont tout naturellement trouvé résonance en lui et l’ont guidé dans sa démarche de composition.
Ce sont donc des extraits des poésies sur la fille bien-aimée de Victor Hugo, mais aussi d’une poésie évoquant la figure de Jean de Patmos, que l’on entend, fort bien déclamés, au début de quasiment chacune des plages musicales. Quant à la musique du genre jazz, elle s’accorde parfaitement non seulement avec les textes choisis mais aussi, manifestement, avec les sentiments et les perceptions les plus intimes du compositeur. Nul doute qu’en écoutant ces œuvres, l’on ne peut qu’être touché par leur mélancolie, leur profondeur, leur beauté. Qui que nous soyons, nous devrions être perméables à ces sentiments-là.
8,5/10
Luc Schweitzer, ss.cc.
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