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LES AMOURS D’ANAÏS

Un film de Charline Bourgeois-Tacquet.

 

 

Pourquoi se creuser la tête pour trouver un prénom au personnage principal d’un film? Autant garder celui de son actrice, un prénom qui lui sied si bien : Anaïs est donc jouée par la pétillante et toujours envoûtante Anaïs Demoustier. Et c’est un plaisir que de la voir évoluer dans ce film. Elle y est omniprésente, comme il se doit, courant, voletant, fougueuse, malicieuse et insouciante. Elle donne cette impression, en tout cas, impression quelque peu corrigée au cours du film : on la voit même s’effondrer en larmes après qu’elle ait appris que sa mère, atteinte d’un cancer, est probablement condamnée à assez brève échéance.

Mais avec elle, le chagrin ne dure pas, elle est trop folâtre, et il y a l’amour, ou plutôt les amours, comme le dit le titre. Justement Anaïs, fatiguée de son compagnon du moment, enceinte mais résolue à ne jamais avoir d’enfant, fait la connaissance de Daniel (Denis Podalydès), un homme beaucoup plus âgé qu’elle. Mais qu’à cela ne tienne, elle a vite fait de l’adopter comme nouvel amant. Est-il possible d’aimer quelqu’un pour la vie entière ?, se demande-t-elle de manière dubitative. Daniel lui-même doit convenir que c’est peu probable, puisqu’il semble n’y avoir dans sa vie que des cycles de douze ans : douze ans avec l’une, puis avec l’autre, et ainsi de suite.

Si l’humeur du film reste presque constamment joyeuse, quelque chose change néanmoins à partir du moment où Anaïs aperçoit une photo d’Emilie (Valeria Bruni Tedeschi), la compagne de Daniel, romancière de son métier. Un trouble survient alors, dès le moment où elle parvient à rencontrer Emilie, quelque chose de nouveau qu’Anaïs n’avait sans doute jamais éprouvé avec aucun de ses amants de passage. La trentenaire primesautière et bavarde, la jeune femme écervelée, entre dans une nouvelle phase de sa vie, au contact de cette écrivaine bien plus mûre qu’elle. Les moments d’intimité entre les deux femmes ainsi que leurs dialogues, bien écrits, mettent en évidence le bouleversement intérieur d’Anaïs. En fin de compte, c’est une sorte de gravité qui s’invite dans le film. Il faut (peut-être) mûrir un peu, même lorsqu’on est une jeune femme d’apparence frivole.

Il se dégage de ce film, joliment conçu et écrit, bien servi par ses acteurs et surtout actrices impeccables, un charme irrésistible. 

8/10

 

                                                                                     Luc Schweitzer, ss.cc.

 

 

Tag(s) : #Films, #Comédie
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