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THE FRENCH DISPATCH

Un film de Wes Anderson.

 

On doit à Wes Anderson quelques films très appréciables : A bord du Darjeeling Limited (2007), Moonrise Kingdom (2012) et L’île aux chiens (2018), pour ne citer que ces trois-là, sans doute les meilleurs de sa filmographie. Chaque fois, l’on était séduit par un style très particulier, une recherche esthétique très prononcée, chaque plan de chaque film étant toujours composé de manière précise et originale à la fois. Cela étant, fort heureusement, dans chacun des films que je viens de citer, le réalisateur ne se contentait pas de soigner l’aspect formel, celui-ci se mettait, si l’on peut dire, au service de scénarios eux-mêmes pétillants de bonnes idées et, surtout, de personnages suscitant, sans trop de peine, notre intérêt de spectateurs.

Or, malheureusement, dans The French Dispatch, seule la dimension esthétique persiste, seule la sophistication demeure, le reste se réduisant à de simples prétextes à déployer une suite de vignettes savamment agencées mais, pour ainsi dire, vides de contenus ou, en tout cas, de contenus intéressants. C’est à peu près comme si le cinéaste avait eu pour seul souci de mettre sous nos yeux un album d’images censées être attrayantes. Or, si ces images ne manquent pas de singularité, leur défilé à l’écran ne tarde pas à susciter un irrémissible ennui. En somme, Wes Anderson est tombé dans le piège d’un regrettable maniérisme et l’on regarde ce film en soupirant intérieurement (seulement intérieurement, pour ne déranger personne).

Pour ne rien arranger, l’essentiel du film se déroule dans la localité typiquement française d’Ennui-sur-Blasé (sic) ! C’est là que, suite au décès du fondateur et rédacteur en chef d’un journal, quatre journalistes se targuent de raconter l’un de leurs meilleurs reportages. Wes Anderson a-t-il voulu rendre son hommage singulier à la France ? Ce qu’il réussit surtout, c’est de nous plonger dans une irrépressible somnolence, aucune des quatre histoires qui composent le film n’étant en mesure de nous en sortir. Et que faire d’autre quand on a affaire à des personnages qui ne sont que des fantoches juste bons à être disposés, comme des pions, dans le seul but de fabriquer des plans à l’esthétique léchée ? Quel intérêt ? Aucun de ces personnages n’a vraiment de chair. Ils ne sont que marionnettes. Quittons, quittons vite Ennui-sur-Blasé pour passer à autre chose ! 

3/10

 

                                                                                                   Luc Schweitzer, ss.cc.

Tag(s) : #Films
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