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LES FOLIES FERMIÈRES

Un film de Jean-Pierre Améris.

 

 

Incapable de payer ses dettes, David (Alban Ivanov), un éleveur de vaches laitières du Cantal, obtient un sursis de deux mois pour trouver une solution, faute de quoi son exploitation sera liquidée. Avons-nous donc affaire à une variation sur le thème de la misère dans le monde rural, telle qu’elle a été traitée, par exemple, dans Au Nom de la Terre d’Edouard Bergeon en 2019 ? Même si ce sujet reste sous-jacent à tout le film, en vérité, il n’en est rien, celui-ci bifurque rapidement vers quelque chose de beaucoup moins dramatique. En s’appuyant sur l’histoire vraie d’un fermier du Tarn, Jean-Pierre Améris propose un « feel good movie », comme on dit, autrement dit « un film qui fait du bien ».

L’idée lumineuse qui surgit dans la tête de David, alors que, au bord du désespoir, il échoue dans un cabaret à Aurillac, c’est de transposer cette réalité chez lui, dans sa ferme. N’est-ce pas le moyen idéal pour la sauver de la faillite ? Transformer sa grange en salle de spectacle, y mettre en scène des numéros d’artistes de cabaret et proposer à la dégustation des produits locaux ! L’idée est astucieuse, sans aucun doute, mais c’est une autre paire de manches que de la rendre effective. Quoi qu’il en soit, déterminé à parvenir à ses fins, David parvient à convaincre, non sans mal, la superbe Bonnie (Sabrina Ouazani), une danseuse de fort caractère, qui vient de démissionner de sa troupe, de le suivre et de l’aider dans sa tâche. Après force hésitations, elle finit par accepter et tous deux réussissent à embaucher d’autres artistes, entre autres Dominique (Philippe Benhamou) dont la spécialité est de se travestir pour chanter des chansons de Dalida.

Tout ce beau monde se met à l’œuvre, non sans difficultés et chamailleries, sous les yeux ahuris de Mireille (Michèle Bernier), la mère de David, et ceux totalement réprobateurs du grand-père (Guy Marchand), choqué de voir s’exhiber des filles légères au milieu des vaches ! Qui plus est, il faut tenir compte de Laetitia (Bérengère Krief), l’ex-épouse de David, qui propose bientôt ses services en tant que maquilleuse, tout en surveillant les agissements de son ex-époux avec la pulpeuse Bonnie.

La réussite de ce film tient, en grande partie, au regard bienveillant que pose le cinéaste sur chacun des personnages hauts en couleurs qu’il met en scène. Aucun n’est jugé. Même ceux qui paraissent les plus extravagants ont droit à un traitement favorable. En fin de compte, même s’il ne s’agit aucunement d’une œuvre de grande ambition, on ne peut que se réjouir de sa parution sur nos écrans : un film qui prône le respect des différences, par les temps qui courent, ça ne se refuse pas ! 

7,5/10

 

                                                                                                   Luc Schweitzer, ss.cc.

Tag(s) : #Films, #Feel good movie
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