Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

SUIS-MOI JE TE FUIS

Un film de Kôji Fukada.

 

 

Adapté pour le grand écran à partir d’une série en dix épisodes, ce film arrive enfin dans nos salles après avoir reçu un label cannois en 2020, et il est proposé sous forme de diptyque (le deuxième volet, Je te fuis suis-moi, sortira la semaine prochaine). C’est la première tentative du réalisateur, Kôji Fukada, dans le genre de la comédie romantique.

Dans cette première partie, nous est racontée l’histoire de la rencontre entre Tsuji, un employé de bureau dont on découvre que, s’il est consciencieux dans son travail, il ne l’est pas autant dans ses mœurs, et Ukiyo, une jeune femme qui, au volant d’une voiture, se trouve en panne au milieu d’un passage à niveau au moment où le train arrive. Sauvée in extremis par Tsuji, elle semble néanmoins hésitante et fuyante. Commence cependant entre elle et son sauveur une histoire de rencontres, de mystères et de disparitions. Autour d’Ukiyo, gravite un certain nombre de personnages plus ou moins menaçants envers qui elle a accumulé des dettes. Or, à chaque fois que Tsuji est le témoin d’une telle situation, il n’hésite pas à payer de sa poche afin de sortir Ukiyo de ses embarras. Sa générosité attise d’ailleurs des soupçons : aux yeux d’autrui, il ne peut s’agir que d’une histoire de sexe. L’on estime que, si Tsuji fait preuve d’autant de bonté envers Ukiyo, c’est, bien sûr, parce qu’il couche avec elle !

Or, il n’en est rien. Le bon Samaritain semble être dénué de toute arrière-pensée de ce genre. D’ailleurs, il est déjà suffisamment empêtré avec deux relations simultanées avec des collègues de bureau. Tout l’art de Kôji Fukada, c’est de ménager l’aura de mystère qui entoure ses deux personnages principaux : Tsuji qui se dévoue sans compter pour une inconnue et Ukiyo qui apparaît et disparaît comme un fantôme insaisissable et dont les explications s’avèrent souvent si mensongères qu’on se demande si l’on n’a pas affaire à une mythomane.

Ainsi se déroule cette première partie du diptyque, entre rencontres et disparitions de l’étrange jeune femme. Il faut reconnaître cependant que, si le film suscite l’étonnement au début, si les personnages commencent par captiver, le scénario proposant peu de rebondissements capables de réveiller l’intérêt, on risque de se lasser quelque peu de péripéties redondantes ou d’ellipses trop soudaines. On peut supposer que d’avoir transformer une série en diptyque a laissé des marques dommageables quant à la limpidité de l’histoire. Défaut qui sera peut-être corrigé dans la deuxième partie…  

6,5/10

 

                                                                                                   Luc Schweitzer, ss.cc.

Tag(s) : #Films
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :