Un film de Amandine Fredon et Benjamin Massoubre.
Magie du dessin, ensorcelante illusion du film d’animation : disparu le 11 août dernier à l’âge de 89 ans, Jean-Jacques Sempé reprend vie, en quelque sorte, le temps de ce long-métrage, non seulement lui, mais aussi son complice et ami, René Goscinny, disparu malheureusement si tôt, en 1977, à l’âge de 51 ans. Les voilà à nouveau réunis, sous la forme qui leur convient si bien, le dessin, et avec eux, les personnages dont ils imaginèrent et racontèrent conjointement les histoires, à commencer par le petit Nicolas.
Car c’est la particularité de ce film que de mettre en scène les parcours réciproques des deux créateurs, le scénariste Goscinny et le dessinateur Sempé, avec, bien sûr, en point d’orgue, le récit de leur amitié et de leur collaboration. La première scène nous les fait d’ailleurs apparaître ensemble, à la terrasse d’un café parisien, en 1955, à l’heure où tous deux s’accordent pour raconter les histoires d’un petit garçon qu’ils décident d’appeler « le petit Nicolas ». Pour ce faire, Sempé sait qu’il a besoin d’un scénariste, et qui peut mieux remplir ce rôle que Goscinny, un raconteur d’histoires à l’imagination débordante ? Ainsi commence une collaboration extraordinairement féconde qui s’achève avec la mort prématurée de Goscinny.
Amandine Fredon et Benjamin Massoubre s’ingénient avec talent à mettre en correspondance les moments créatifs des deux auteurs et les amusantes histoires de leurs personnages de papier : car, au petit Nicolas, il faut adjoindre d’autres figures, ses parents, sa mémé, sa maîtresse d’école, ses copains, les filles, les voisins, etc. Ces deux niveaux, celui des créateurs et celui de leurs créatures, s’imbriquent parfaitement, se déployant dans des scènes souvent très réjouissantes.
À cela s’ajoutent des séquences poignantes, car chacun des deux créateurs du petit Nicolas eut sa part de peine : Goscinny dont la famille dut s’exiler en Argentine pour fuir la Shoah, Sempé dont l’enfance fut attristée par la précarité dans laquelle vivotaient ses parents. Ce sont peut-être les raisons pour lesquelles ils s’attachèrent, tous deux, à raconter les aventures d’un gamin heureux et facétieux. Ce que montrent à merveille les réalisateurs de ce film d’animation en multipliant les scènes cocasses : l’arrivée du premier poste de télévision dans la maison du petit Nicolas, la visite de Louisette (« une fille !!! »), la photo de classe, les "jolies colonies de vacances" et sa partie de pêche, etc. Tous les prétextes sont bons pour rire, on ne s’en plaindra pas !
7,5/10
Luc Schweitzer, ss.cc.
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LE PETIT NICOLAS | Bande-annonce | Le 12 octobre au cinéma
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