MES LECTURES - PREMIER SEMESTRE 1978

Je lus encore deux ouvrages de Cesbron en ce semestre-là. Mon engouement pour cet auteur s'achevait. Ce n'était pas du tout le cas, par contre, pour ce qui concernait Julien Green, incontestablement un écrivain d'une envergure bien supérieure. En mai, je fus subjugué par la lecture des trois volumes de son autobiographie. Il me semblait avoir des affinités de caractère avec cet homme, ou plutôt avec l'enfant puis le jeune homme dont il racontait l'histoire. J'avais sans doute raison de repérer ces points communs, mais je les survalorisais peut-être, au détriment de ce qui nous différenciait.

Je lus aussi avec intérêt Les grandes amitiés de Raïssa Maritain, dont je me souvins lorsque, quelques années plus tard, j'entrepris de lire l'oeuvre entière de Léon Bloy.

Mais, en ce semestre-là, ce furent encore les poètes qui tinrent la place la meilleure dans le temps que je consacrais à la lecture. Les récits de Nerval, même s'ils étaient en prose, ne manquaient pas d'accointances avec la poésie. De même pour ce qui concerne Les Chants de Maldoror de Lautréamont, dont chacune des phrases semblait être composée pour être chantée. Je poursuivis ma lecture de Hugo et de Mallarmé et je fis une lecture nouvelle des Fleurs du Mal. Mais mon grand coup de coeur, ce fut Apollinaire. Il devint l'un de mes poètes de chevet. Ses vers, même quand ils étaient obscurs, comme dans La Chanson du Mal-Aimé, me bouleversaient et me donnaient, eux aussi, l'envie de chanter. D'ailleurs, il m'arrivait de réellement les chanter lorsque j'écoutais ceux qui avaient été si admirablement mis en musique par Léo Ferré.

Janvier 1978 :

• Charles Baudelaire : Les Fleurs du Mal
• Julien Green : Le Voyageur sur la Terre. Les Clefs de la Mort. Christine.
• Bruce Lowery : Qui cherche le mal.
• Paul Léautaud : Amours
• Jules Laforgue : Moralités légendaires
• François Mauriac : Nouveaux mémoires intérieurs
• Henry de Montherlant : Malatesta
• Jacques Petit : Green
• Jules Supervielle : L’enfant de la haute mer

Février 1978 :

• Guillaume Apollinaire : Alcools. Le Bestiaire. Vitam impendere amori.
• Julien Green : Journal 1926-1967
• Julien Green : Ce qu’il faut d’amour à l’homme
• Victor Hugo : Les Chants du crépuscule. Les voix intérieures. Les rayons et les ombres.
• Eugène Ionesco : Rhinocéros
• Françoise Mallet-Joris : Trois âges de la nuit.
• Gérard de Nerval : Les filles du feu. La Pandora. Aurélia.

Mars 1978 :

• Henri Bosco : Sylvius
• Gilbert Cesbron : On croit rêver…
• René Fallet : Banlieue Sud-Est
• Jean de la Varende : Nez-de-Cuir gentilhomme d’amour
• Patrice de la Tour du Pin : La quête de joie. Petite somme de poésie.
• Stéphane Mallarmé : Anecdotes ou poèmes.
• François Mauriac : Asmodée
• Elsa Triolet :  Le grand jamais.
• Paul Wagner : Graine d’ortie.

Avril 1978 :

• Gilbert Cesbron : Ce siècle appelle au secours
• Yves Dangerfield : Les petites sirènes
• Fiodor Dostoïevski : L’éternel mari.
• Julien Green : L’autre sommeil
• Raïssa Maritain : Les grandes amitiés

Mai 1978 :

• Julos Beaucarne : Julos écrit pour vous
• Simone de Beauvoir : L’Invitée
• Georges Bernanos :  La Joie.
• Paul Claudel : La Ville
• Julien Green : Partir avant le jour
• Julien Green : Mille chemins ouverts
• Julien Green : Terre lointaine
• Pascal Lainé : La dentellière

Juin 1978 :

• Guillaume Apollinaire : Il y a. Poèmes à Lou.
• Julien Green : Le mauvais lieu
• Lautréamont : Les Chants de Maldoror. Poésies. Lettres.