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LA CHIMÈRE

Un film d’Alice Rohrwacher.

 

En 2014, je découvris avec curiosité et intérêt une jeune réalisatrice italienne du nom d’Alice Rohrwacher. Les Merveilles, le film qui sortait sur les écrans cette année-là, m’enthousiasma fortement et je pensais avoir affaire à une cinéaste qui ferait parler d’elle en renouvelant et rajeunissant le cinéma transalpin. Hélas, en 2018, la sortie d’Heureux comme Lazzaro, fable à visée politique au symbolisme lourdaud, me fit grandement déchanter. Non, la jeune cinéaste italienne n’était pas aussi douée que je l’espérais, ce qui se confirme aujourd’hui avec La Chimère, film encore plus maladroit et plus creux que le précédent.

Cette fois-ci, la réalisatrice semble vouloir marcher sur les pas de Federico Fellini dont le film Les Vitelloni (1953) retraçait les frasques de cinq petits malfrats désoeuvrés d’une cité balnéaire d’Italie. Alice Rohrwacher s’attache, de même, à dépeindre les crapuleries d’une bande de pilleurs de tombes étrusques. L’un d’eux est au centre du film, un certain Arthur (John O’Connor), surnommé « Inglese », de retour dans son village toscan après avoir purgé une peine de prison. Il y retrouve donc ses acolytes, mais aussi la mère de la femme dont il était épris et qui est morte.

C’est autour de ces deux axes, le pillage des tombes et la vente des objets trouvés d’une part, le désarroi d’un homme ayant perdu celle qu’il aimait d’autre part, que se déploie tout le film. Malheureusement, Alice Rohrwacher semble se préoccuper surtout de la forme au détriment du fond. Elle multiplie à l’envi les trucs de cinéaste, effets spéciaux, effets de caméra, séquences en accéléré comme dans les films muets de jadis, tout cela pour masquer, autant qu’il est possible, le vide du propos. Alice Rohrwacher n’a rien à nous dire d’intéressant sur ses personnages, elle se complaît dans sa virtuosité, dans les apparences, dans les idées creuses. Certes, quelques scènes retiennent l’attention, en particulier celles qui sont tournées dans les tombes étrusques. Mais elles ne peuvent, à elles seules, sauver ce film désastreusement fastidieux.  

3/10

 

                                                                                     Luc Schweitzer

Tag(s) : #Films
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