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NE ME REGARDE PAS

Un album de huit chansons de Leora.

 

 

C’est une grande joie que d’inviter à écouter les chansons de Leora, une jeune autrice-compositrice-interprète de grand talent, une joie d’autant plus grande que, pour s’exprimer, elle opte résolument pour ce qu’on appelle la chanson à texte. Les notes biographiques que l’on peut lire sur le site de Leora nous apprennent que, dès l’âge de 17 ans, en 2019, elle écrivait ses premiers poèmes. Poèmes qui ne tardèrent pas à être mis en musique et qui, donc, devinrent des chansons.

Pendant le premier confinement de 2020, Leora décida de vivre de musique. Elle se produisit ensuite en public dans de nombreux lieux, s’accompagnant, le plus souvent, elle-même au piano, tout en poursuivant des études et en participant à des « tremplins » et en remportant des prix qui lui ont ouvert des portes, en particulier celles d’un studio d’enregistrement professionnel. J’eus moi-même la joie de l’avoir, à mes côtés, en juin 2023, pour une rencontre en poésie et chansons à l’occasion de la sortie de mon recueil Comme dans un miroir.

La sortie d’un album de huit chansons, c’est l’occasion, à ne pas manquer, d’en goûter les textes et les mélodies, de se laisser intimement toucher par tout ce qu’ils expriment en fait de beauté à propos de ce qui compte le plus en ce monde : l’amour. « L’amour sous toutes ses formes, dit le texte de présentation, d’envie de vivre, de saisons, de sexualité, de douceur, d’angoisses. »

Accompagnées au piano seul par Loïc Chang, qui en a fait les arrangements, les six premières chansons expriment à merveille la géographie du cœur, des sentiments, de ce qu’il y a de plus profond en l’être. As-tu voulu ?, demande la première chanson, dont Leora avoue qu’elle la fait pleurer lorsqu’elle la joue en public, tandis que Désordre, chanson superbement rythmée, semble exprimer une envie de chahuter certains diktats de la bien-pensance. Dans Raisins, au texte superbement écrit, Leora s’adresse à l’être aimé de manière bouleversante. Trois arcades va en crescendo comme une adresse émouvante et forte à un homme aimé. Si, par hasard, belle ballade magnifiée par ses accords de piano, s’achève avec un malicieux clin d’œil à une chanson de Léo Ferré (On s’aimera), tandis que dans Dix-neuf ans, Leora exprime superbement l’amour dont elle aime ses parents. Les deux dernières chansons font intervenir d’autres instruments que le seul piano : Illégitime sonne comme un florilège de questions à propos de l’amour, de ce qui fait mal, du mystère de l’autre. Enfin, dans Je suis dessous, Leora exprime quelque chose de l’ordre d’une révolte en même temps que de ce seul recours qui est de se livrer à l’amour.

Avec Leora, nul doute, on a affaire à des oeuvres de qualité qui s’inscrivent magnifiquement dans l’histoire de la chanson française et, en particulier, de la chanson à texte. Les textes, précisément, y sont ciselés et, toujours, magnifiés par des mélodies et des accompagnements musicaux qui témoignent d’un vrai talent pour la composition. Le texte de présentation de l’album le dit superbement : « Leora mêle le cœur et ses perceptions à l’esprit et l’intelligible. »  

8,5/10

 

                                                                                     Luc Schweitzer

Tag(s) : #Musiques, #Chansons
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