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PATERNEL

Un film de Ronan Tronchot.

 

Simon (Grégory Gadebois, dans un rôle qui lui va bien) est prêtre (et curé) dans une paroisse du centre de la France. Dès le début du film, son dévouement, tout autant que sa foi, saute aux yeux, même quand il s’agit de retirer un calvaire, ce qui ne sera pas du goût des autres prêtres de son doyenné. Proche de ses paroissiens, Simon, néanmoins, ne semble guère désireux de leur confier trop de responsabilités. Ainsi fait-il comprendre à son vicaire qu’il ne souhaite pas confier à des laïcs l’animation des célébrations de funérailles.

Cet homme, tantôt doux tantôt rigide, se retrouve bientôt rattrapé par son passé lorsque survient, dans sa paroisse, une certaine Louise (Géraldine Nakache), accompagnée d’un garçon de 11 ans, prénommé Aloé (Anton Alluin). Or, tout de go, le prêtre apprend que cet enfant est son fils ! Le film prend alors bien soin de nous expliquer que le garçon avait été conçu alors que Simon n’était pas encore prêtre, durant la dernière année de son séminaire, ajoutant que, bien avant sa naissance, sa mère s’en était allé vivre sa vie au Canada, d’où l’ignorance totale dans laquelle était le prêtre.

Cela étant, Simon se trouve maintenant au pied du mur, d’autant plus que Louise ne veut plus assumer seule l’éducation d’Aloé. Le film s’engage alors dans une critique assez fine du mode de vie des prêtres, sans oser réellement tout remettre en cause. Néanmoins, on peut, à juste titre, apprécier la remarque d’Aloé disant à Simon : « Tout le monde t’appelle mon père alors que moi, je ne peux pas te dire papa ! » Le film questionne doucement l’exigence du célibat imposé aux prêtres, mais surtout s’interroge sur la possibilité (ou non) de concilier la vocation de prêtre et le devoir d’un père envers son enfant.

Comme toujours dans l’Église catholique, championne en matière d’hypocrisie, le premier réflexe, quand survient un possible scandale, c’est de ne pas faire de vagues. Malgré un rôle d’évêque plutôt caricatural, le film n’élude pas cet aspect. Mais c’est le personnage de Simon qui est le plus intéressant, car il évolue, passant de la peur du scandale à la pleine acceptation de sa mission et de prêtre et de père d’Aloé. Pour lui, en fin de compte, il est possible de concilier les deux. Mais il faut tenir compte des réactions d’autrui. On remarquera, à ce sujet, qu’autant l’indulgence et la sympathie émanent des laïcs, autant la dureté et l’intransigeance proviennent des autres prêtres.

On peut reprocher au film de manquer parfois de nuances, mais il a le mérite d’interroger, comme il faut, le mode de vie des prêtres et ce n’est pas rien !   

7,5/10

 

                                                                                     Luc Schweitzer

Tag(s) : #Films, #Eglise
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