Un film de Blandine Lenoir.
Deux ans après Annie Colère, Blandine Lenoir propose ce nouveau film aux personnages attachants mais à la mise en scène, malheureusement, assez plate, trop plate en tout cas pour susciter un réel engouement. Cette fois, c’est un roman graphique qui est adapté, Juliette : Les fantômes reviennent au printemps, de Camille Jourdy.
Le film raconte le printemps de Juliette (Izïa Higelin), jeune illustratrice de livres qui éprouve le besoin de retrouver, pour quelque temps, sa famille. On la devine, en effet, dès le début du film, mal dans sa peau. Or, la famille qu’elle retrouve, si elle donne l’impression d’être joyeuse, n’est pas si tranquille ni si banale : Léonard (Jean-Pierre Darroussin), le père, essaie de cacher son mal-être sous une apparence de joyeux drille ; Nathalie (Noémie Lvovsky), la mère, est une artiste excentrique peu présente puisque séparée de son ex-mari ; Simone (Liliane Rovère), la mamie, perd plus ou moins la tête ; Marylou (Sophie Guillemin), la sœur, bien que débordée par sa vie d’épouse et de mère de deux enfants, trompe son mari (Eric Caravaca) avec Adrien (Thomas de Pourquery), un amant fantasque.
Tel est le petit monde qui s’agite sous nos yeux de spectateurs. L’arrivée de Juliette et son séjour donnera l’occasion de faire revenir à la surface des secrets enfouis. De nombreux thèmes sont abordés, l’amour, la sexualité, le deuil, la maternité, avec un mélange de gravité et d’humour. Juliette, habitée par une blessure ancienne, découvre, petit à petit, ce qu’on lui a caché, dans le but de la préserver. Dans ce registre-là, tout le monde, le père, la mère, la sœur, se montre plus ou moins maladroit.
Il y a là tous les ingrédients qu’il faut pour toucher le cœur du spectateur. Ce n’est pourtant pas tout à fait le cas. La faute en revient, non aux actrices et acteurs, tous excellents, mais à une mise en scène décidément trop académique.
6,5/10
Luc Schweitzer