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LA PETITE VADROUILLE

Un film de Bruno Podalydès.

 

Bruno Podalydès n’aime rien tant que de flâner au fil de l’eau. En 2014, dans le savoureux Comme un avion, il se délectait à vagabonder sur un cours d’eau dans un kayak. Aujourd’hui, attention, c’est en capitaine qu’il nous revient, mais en capitaine d’une péniche ou même, plus exactement, d’une « pénichette » ! Pas question d’aller à toute vitesse, Bruno Podalydès aime prendre son temps et, ma foi, la croisière en sa compagnie est si agréable qu’on ne demande pas mieux ! Certains estimeront peut-être que ce cinéma-là est trop pépère, ou trop gentil peut-être, mais non, cela fait tellement de bien de voir un film qui ne se prend pas au sérieux, qui assume pleinement son espièglerie, sa drôlerie, son côté burlesque, qu’il n’y a aucune raison de ne pas en savourer tous les instants.

Cela commence par des soucis d’argent. Tous les protagonistes doivent de l’argent les uns aux autres et, bien sûr, personne n’est en mesure de rembourser sa dette. Or, voilà qu’une incroyable opportunité se présente. Justine (Sandrine Kiberlain) travaille avec Franck (Daniel Auteuil), un homme fortuné qui souhaite organiser un week-end agréable et original en compagnie de la femme de ses rêves. Pour ce faire, il compte sur l’esprit d’initiative et d’organisation de Justine à qui il remet une enveloppe contenant la somme de 14 000 euros en espèces. Albin (Denis Podalydès), le mari de Justine, n’en croit pas ses yeux. La bonne idée d’arnaque ne tarde pas à surgir. Avec la complicité de Jocelyn (Bruno Podalydès), de Rosine (Florence Muller), de Sandra (Isabelle Candelier), de Caramel (Jean-Noël Brouté) et d’Ifus (Dimitri Doré), il imagine une croisière en péniche sur un canal en veillant bien à dépenser le moins d’argent possible afin de garder pour soi un bon pactole.

Comme on peut le prévoir, l’escroquerie tourne vite à la farce, d’autant plus qu’on a affaire à une bande d’amateurs qui voudraient se faire passer, aux yeux de Franck, leur client, pour des professionnels. Tout ce monde va bientôt se retrouver pris à son propre piège, à commencer par Justine qui n’avait pas imaginé une seconde quel rôle elle allait devoir endosser. Franck, qui devait être le pigeon de la farce, non seulement n’est pas dupe mais réserve à tout ce petit monde une bonne surprise. En somme, c’est une nouvelle version de l’arroseur arrosé ou de qui veut duper finit par être celui qui est dupé.

Même si le film prend son temps, comme je l’ai déjà dit, il abonde en scènes savoureuses, imaginatives, drôles et, parfois, magiques, comme lorsque la péniche s’avance obstinément vers une jeune fille qui fait de la balançoire suspendue à un pont ! On se régalera à voir comment chacun des protagonistes habite le rôle qu’il s’est attribué : capitaine de bord, agent de tourisme, personne de service, cuisinière de foodtruck, éclusier ou mousse. Et l’on appréciera, comme il se doit, les nombreuses scènes en chansons : après un clin d'oeil à Jacques Demy, place à Alain Barrière (Elle était si jolie) et aux « chansons de scout » avec Hugues Aufray (Santiano) et Graeme Allwright (Il faut que je m’en aille) !   

8/10

 

                                                                                     Luc Schweitzer

Tag(s) : #Films, #Comédie
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