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LA VALLÉE DES FOUS

Un film de Xavier Beauvois.

 

Les progrès des technologies sont tels qu’on peut aujourd’hui participer à la course du Vendée Globe sans quitter… son jardin ! C’est, quoi qu’il en soit, l’histoire d’un homme qui ose ce pari fou que met en scène Xavier Beauvois, un cinéaste qui apprécie les personnages en quête et, pour ce faire, plus ou moins en marge de la vie ordinaire, comme dans Des hommes et des dieux, son film de 2010. Dans La Vallée des fous aussi, un homme, mais en solitaire, presque comme un ermite, se retire pour entreprendre un voyage immobile qui équivaut, en vérité, à un sauvetage, c’est-à-dire au sauvetage de lui-même. C’est en somme le voyage de la dernière chance, celui qui doit lui permettre de se retrouver lui-même.

L’homme en question, Jean-Paul, restaurateur croulant sous les dettes et, qui plus est, souffrant d’une forte addiction à l’alcool, décide donc de prendre le départ du Vendée Globe… depuis son jardin. Il s’isolera sur son voilier, échoué là, et participera à la course au moyen d’une application de simulation virtuelle. Ce voyage, il est bien décidé à le prendre au sérieux, à se réveiller toutes les trois heures pour garder le cap, à opter pour les voies les meilleures, à prendre les bonnes décisions pour tenter de l’emporter. Ce sera, s’il tient le coup, il l’espère, sa planche de salut pour se sauver de ses démons, pour se relever de ses ruines.

Non loin de là, dans le restaurant, se tiennent son père (Pierre Richard), sa fille (Madeleine Beauvois) et, bientôt, son fils (Joseph Olivennes), venu à la rescousse pour sauver le restaurant et ce, malgré des relations complexes entre père et fils. On a même la surprise de voir apparaître, au cours du film, de vrais navigateurs en les personnes de Michel Desjoyeaux et Jean Le Cam.

Mais, pour donner vie à un tel film et maintenir l’attention du spectateur, il fallait confier le rôle de Jean-Paul à un acteur capable de convaincre. C’est chose faite avec Jean-Paul Rouve, même si l’on peut trouver qu’il en fait parfois un peu trop. Embarqué, avec sa mascotte, sur son navire immobile, luttant pour maintenir le cap, non seulement de son voyage virtuel mais surtout de ses résolutions, à commencer par le sevrage de l’alcool, homme en quête de rédemption, de sa dignité perdue tout comme des membres de sa famille, il ne peut que toucher le spectateur. Son voyage intérieur, lui, n’est pas virtuel et c’est bien là le plus important.  

7,5/10

 

                                                                                     Luc Schweitzer

Tag(s) : #Films
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