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JOLI JOLI

Un film de Diastème.

 

Pour ce qui concerne la composition de musiques de films et, mieux encore, de chansons écrites pour films musicaux, le talent d’Alex Beaupain n’est plus à démontrer. On avait pu en juger notamment lors de ses collaborations avec Christophe Honoré, en particulier dans Les Chansons d’amour en 2007 puis dans Les Bien-Aimés en 2011. Avec Joli Joli, même si le réalisateur est Diastème et non pas Christophe Honoré, le plaisir s’avère, une fois de plus, garanti, un plaisir auquel s’ajoute celui de voir, pour la première fois à l’écran, la chanteuse Clara Luciani : pour ce qui est de chanter, nul besoin, pour elle, de faire ses preuves, bien évidemment, mais, en tant qu’actrice, elle ne démérite en aucune façon face à ceux à qui elle donne la réplique, William Lebghil, José Garcia ou Vincent Dedienne.

La magie du cinéma nous fait remonter le temps jusqu’au jour de l’an de l’année 1977. En la nuit festive, des circonstances provoquent la rencontre d’une star montante du cinéma (Clara Luciani) et d’un écrivain fauché (William Lebghil). C’est le début d’une histoire d’amour, vite entravée cependant par d’improbables obstacles et malentendus qui se plaisent à séparer ceux qui viennent à peine de se trouver. On remarquera, en particulier, le rôle clé joué par Laura Felpin, femme de ménage de l’écrivain dont elle est, en secret, follement amoureuse. D’autres personnages font leur apparition, comme l’agent de la star de cinéma, joué par José Garcia, lui aussi amoureux de celle dont il doit servir les intérêts. Vincent Dedienne apparaît, quant à lui, en acteur donnant la réplique, sur un tournage, à la star que joue Clara Luciani.

Il faut le reconnaître, il se dégage de ce film un je ne sais quoi de suranné, démodé, kitsch. Le scénario pourrait presque être celui d’une de ces opérettes qui réjouissaient le public du temps jadis, une histoire en quatre actes que le réalisateur résume ainsi : « une histoire d’amour contrariée avec un empêchement, un quiproquo ou un retournement de situation en fin d’acte, et une fin heureuse. » Cela étant, on remarquera quand même que le film n’est pas totalement nostalgique, entre autres parce qu’il met sur le même plan toutes les formes de liens amoureux, homosexuels comme hétérosexuels, et qu’il fait la nique, au passage, au sexisme.

Du fait de son esthétique cependant, ce film paraîtra peut-être ringard aux yeux de certains. Mais à d’autres (dont je suis), il enchantera par ses mélodies et ses chorégraphies, même les plus audacieuses, et laissera le souvenir d’un « joli joli » moment de cinéma qu’on aura du plaisir à revoir à l’occasion.  

7,5/10

 

                                                                                     Luc Schweitzer

Tag(s) : #Films, #Film musical
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