Un film de James Mangold.
Le biopic est un genre tellement en vogue qu’aucune personnalité ne semble devoir y échapper. Voici donc le film que James Mangold, à qui l’on doit déjà un long-métrage sur Johnny Cash (Walk the line en 2005), a réalisé sur Bob Dylan. Heureusement, il n’est pas question, dans ce film, de retracer toute la carrière du chanteur mais uniquement ses premières années, de 1961 à 1965, et force est de reconnaître qu’on a affaire à une réalisation de qualité. Toutes les craintes qu’on pouvait avoir sont vite balayées par des interprétations de bon niveau ainsi que par une mise en scène qui sait rester modeste, sans jamais chercher à impressionner le spectateur au moyen d’artifices.
Précisons-le d’emblée, le scénario n’est pas calqué sur les faits, au contraire il s’en affranchit mais sans aucunement les trahir. Dans la réalité, tout ne s’est pas déroulé exactement comme on le voit dans le film, mais rien n’y est à proprement parler inexact cependant. Ainsi, pour ne prendre qu’un exemple, le film commence-t-il par nous mettre en présence du tout jeune Dylan arrivant à New-York en 1961 et, après s’être informé, allant aussitôt visiter, à l’hôpital où il souffre de la maladie de Huntington, le chanteur folk Woody Guthrie (1912-1967) qu’il vénère, y trouvant un autre chanteur folk, Pete Seeger (1919-2014) avec qui il se lie d’amitié. En vérité, la rencontre avec ce dernier s’est faite un peu plus tardivement mais qu’importe, le film bénéficie de cette idée de placer Dylan en présence de deux des chanteurs qui l’ont inspiré, en tout cas à ses débuts.
Pete Seeger (joué par Edward Norton), aussitôt séduit par le talent du jeune Dylan, l’accompagne et l’aide fidèlement dans ses débuts. James Mangold reconstitue avec justesse le Greenwich Village des années 1960 et tous les lieux emblématiques de la scène folk, en particulier le festival de musique folk de Newport qui dut beaucoup, entre autres, à Pete Seeger et où se produisirent Bob Dylan et Joan Baez. Leurs prestations communes firent grande impression et elles sont magnifiquement mises en scène dans le film.
Le film de James Mangold repose, en grande partie, sur la qualité de ses interprètes : outre Edward Norton en Pete Seeger, il faut saluer les incroyables performances de Timothée Chalamet en Bob Dylan et de Monica Barbaro en Joan Baez. Sans chercher à tout prix à imiter leurs modèles, chacun de ces trois interprètes s’en sort avec les honneurs, mieux qu’avec les honneurs même ! On peut même rajouter à ce trio les quelques apparitions de Boyd Holbrook en Johnny Cash. À chaque fois, et les scènes où ils chantent sont nombreuses, on en est pour le moins épaté !
À ces indéniables qualités, il faut rajouter la modestie d’un réalisateur ne cherchant pas à lever les secrets de son personnage ou à en expliquer les mystères au moyen d’une psychologie de bazar. Non, le mystère Dylan reste entier et c’est fort bien. James Mangold se contente de mettre en scène un Bob Dylan épris non seulement de Joan Baez mais surtout et davantage de Sylvie Russo (Elle Fanning), une jeune femme qui, bien sûr, en vient assez rapidement à souffrir d’être la compagne d’un chanteur bientôt adulé par de nombreux fans. À cela s’ajoute l’évolution du chanteur lui-même qui, fidèle au genre de la « protest song » à ses débuts, change brutalement de style à l’occasion du festival de Newport de 1965, au grand dam, voire à la colère, des puristes de la musique folk. Mais en fin de compte, la plus grande qualité du film, c’est peut-être d’avoir privilégié, tout du long, le regard des divers personnages sur le jeune Dylan : regards de Woody Guthrie (qui, à l’occasion d’une belle scène, donne son harmonica à Dylan), de Pete Seeger, de Joan Baez, de Sylvie Russo et d’une autre femme qui pourrait passer inaperçue parce que quasiment toujours silencieuse, Toshi (Eriko Hatsune), une Japonaise épouse de Pete Seeger sur le visage de qui, régulièrement, la caméra se fixe. Pour nous dire quoi ? Peut-être précisément qu’il convient de toujours préserver le mystère d’autrui ?
8/10
Luc Schweitzer
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