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UN MONDE MERVEILLEUX

Un film de Giulio Callegari.

 

À l’instant, au lieu d’écrire « un film de Giulio Callegari », j’ai dû m’y reprendre car je m’apprêtais à écrire « un film de Blanche Gardin ». La méprise que j’allais commettre est significative, elle montre à quel point cette actrice imprime sa marque dans un chacun des films dans lesquels elle joue. Il y a un style « Blanche Gardin » que l’on retrouve dans ce film dystopique qui s’annonce comme reflétant la réalité qui sera celle des humains dans un avenir proche. Cette réalité, c’est celle de l’omniprésence, à leurs côtés, des robots. Ils le sont déjà beaucoup, ils le seront encore davantage, nous prévient ce film qui, d’emblée, nous met dans le bain : les robots, et en particulier les robots humanoïdes, sont désormais partout, ils régissent la vie des gens, contrôlent en permanence (à condition, toutefois, qu’ils soient rechargés et donc fonctionnels) la santé, l’humeur et les activités de chacun.

Bien sûr, parmi les humains, il en existe qui veulent garder toute leur autonomie et, de ce fait, rejettent une telle dépendance. Ainsi de Max (Blanche Gardin), rebelle à tous les assujettissements, malgré les supplications de sa fille Paula qui, elle, aimerait bien avoir son robot de compagnie. En fin de compte, malgré ses réticences, parce qu’elle trempe dans des magouilles de toutes sortes, Max va devoir supporter, durant la majeure partie du film, la compagnie d’un de ces robots qu’elle exècre, qui plus est un robot de première génération, à la technique vieillotte, qu’elle ne parvient pas à revendre.

Précisons qu’avec Max, nous avons affaire à un personnage sans moralité aucune : ainsi, pour réussir à effectuer des larcins dans des magasins, elle compte sur la complicité et la ruse de sa propre fille ! Une fille qui, suite à l’arrestation de la mère (car, malgré tout, elle se fait prendre), lui est enlevée et placée dans une famille d’accueil. Le film se concentre alors sur la quête obstinée d’une mère voulant récupérer sa fille, ce qui ne peut se faire sans le concours du fameux robot !

Si ce film ne s’encombre d’aucune moralité, il est surtout extrêmement cocasse. Les gags n’y manquent pas, le robot s’obstinant à vouloir analyser l’humeur mentale et physique de Max, chez qui il détecte, entre autres, une profonde dépression. Quant à Max, d’abord désireuse de s’en débarrasser, elle devient, au fil des événements, dépendante du robot, un robot qu’elle voudrait éduquer, à qui elle aimerait apprendre, par exemple, à se défendre, alors qu’il n’a pas été programmé pour ce faire. À notre grand désarroi, nous assistons même à une métamorphose de Max la rebelle : elle qui, au début du film, exécrait les robots en vient à ne plus pouvoir se passer du sien ! On ne sait s’il faut en rire ou en pleurer.   

7,5/10

 

                                                                       Luc Schweitzer

Tag(s) : #Films, #Comédie, #Dystopie
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