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PARANOÏA

Un film de Steven Soderbergh.

 

 

Chaque fois qu’un artiste proclame haut et fort qu’il prend sa retraite, on est en droit de supposer qu’il n’en fera rien. Steven Soderbergh, par exemple, n’a jamais autant tourné que depuis qu’il a annoncé qu’il cessait de faire des films. Après « Logan Lucky » (2017), film d’action bourré d’humour plutôt réussi, le cinéaste revient avec un thriller horrifique entièrement tourné à l’i phone dont la photographie, pourtant, est loin d’être désagréable. Preuve, s’il est besoin, que même au moyen d’un appareil de cette sorte on peut faire du cinéma de qualité.

Reste à proposer, cependant, un scénario intéressant et inventif, ce qui, malheureusement, n’est pas tout à fait le cas dans « Paranoïa ». Soderbergh a certes imaginé une histoire alambiquée à souhait qui pourrait figurer au palmarès des cauchemars les plus oppressants. En l’occurrence, il est question d’une jeune femme prénommée Sawyer (Claire Foy) qui, contre son gré, alors qu’elle venait pour une simple consultation, se retrouve enfermée, prisonnière pour ainsi dire, à l’intérieur d’un établissement psychiatrique. N’est-ce pas un des pires cauchemars qu’on puisse imaginer ? Être sain d’esprit et néanmoins interné dans un tel lieu ?

Mais ce n’est pas tout. Le pire, ce n’est pas que Sawyer, malgré tous ses efforts et ses ruses, malgré l’intervention de sa mère (qu’elle réussit à joindre), n’ait pas les moyens de se sortir de ce piège, le pire, c’est que, à sa consternation, elle découvre qu’un des infirmiers psychiatriques n’est autre qu’un homme qui, depuis quelque temps, la poursuit de ses assiduités au point de la harceler. La voici donc comme livrée aux mains de cet homme pour le moins dangereux.

Soderbergh réussit assez bien la première moitié du film, il instille méticuleusement la surprise, la peur et l’ambiguïté (car on en vient même à se demander si Sawyer est vraiment aussi saine d’esprit qu’elle le prétend). Puis le film bascule dans une histoire d’horreur somme toute presque banale, une histoire qui ne se démarque guère de ce qui a déjà été mis en scène dans d’autres œuvres plus inspirées. 

6/10

 

                                                                                   Luc Schweitzer, ss.cc.

Tag(s) : #Films
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