SENTINELLE

7 Mars 2021

Un film de Julien Leclercq.

Cela, c’est un film Netflix.

Cela, c’est un rôle taillé sur mesure pour Olga Kurylenko, actrice jouant ici le personnage de Klara, jeune soldate qui, dans la scène introductive, se trouve confrontée à une scène traumatisante lors d’une opération à haut risque en Syrie.

Cela, c’est un film soudainement didactique qui vante les bienfaits de l’opération Sentinelle, dont le but est de déployer des forces armées sur le territoire national afin de veiller à la sécurité des citoyens. Cela pourrait être aussi un clip de recrutement de l’armée française.

Cela, c’est l’histoire de Klara (revenons à elle !), mutée à Nice pour y intégrer les rangs des militaires chargés (donc) de l’opération Sentinelle, ce qui lui permet de retrouver sa chère famille : sa mère et sa sœur.

Cela, c’est la sortie en boite de nuit des deux sœurs, sortie qui s’achève en tragédie pour la sœur de Klara, retrouvée sur une plage, au petit matin, presque agonisante après avoir été frappée et violée.

Cela, c’est l’enquête de Klara, jeune femme bien décidée à retrouver les auteurs des sévices endurés par sa sœur et à la venger.

Cela, c’est l’opération « vengeance » menée par Klara qui, bien évidemment, déterminée comme elle l’est, n’a pas tardé à identifier les coupables de l’agression.

Cela, c’est une jeune soldate qui profite de son statut et prend des libertés avec le règlement militaire afin de châtier les Russes (car ce sont des Russes, qui plus est protégés par une immunité diplomatique, mais qu’à cela ne tienne !) qui ont osé s’en prendre à sa sœur !

Cela, c’est une succession abrutissante de scènes de castagne car (qu’on se le dise !) la jeune Klara n’est nullement intimidée par les Russes aux gros bras et armés jusqu’aux dents !

Cela, c’est comme un de ces jeux vidéo débilitants où il s’agit de dézinguer un ennemi après l’autre sans se faire éliminer soi-même.

Cela, c’est un film prétendument féministe mais qui s’y prend de manière tellement primaire qu’il dessert cette cause plutôt que de la servir.

Cela, c’est un film bête et affligeant dont on peut fort bien se passer.

2/10

Luc Schweitzer, ss.cc.