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L’AMOUR FLOU

Un film de Romane Bohringer et Philippe Rebbot.

 

 

Des histoires de couples qui se déchirent, il y en a eu plus d’une au cinéma. Mais, en mettant en scène leur propre histoire de séparation, Romane Bohringer et Philippe Rebbot ont cherché à changer le regard que l’on porte généralement sur ce genre d’affaire en en désamorçant le plus possible l’aspect dramatique. Une gageure difficile à tenir, d’autant plus difficile que tous deux sont parents de deux enfants encore bien petits.

Il fallait de l’aplomb pour se risquer à une autofiction sur grand écran. Il en fallait encore davantage pour mettre en scène une histoire de divorce sans jamais faire quelque chose de pesant. La méthode : l’humour omniprésent. Il est vrai que, dans ce couple, a émergé une idée pour le moins originale : se séparer en restant le plus proche possible et sans avoir nul besoin de se quereller au sujet de la garde des enfants. Comment y parvenir ? Eh bien, en vivant dans deux appartements contigus avec une chambre pour les enfants au milieu ! Tout cela pour les préserver autant qu’il est possible.

À partir de cette trame, se déploie tout un éventail de situations et de rencontres cocasses qui font de ce film un petit joyau d’humour. Certes, il arrive à Romane Bohringer et Philippe Rebbot de se disputer au cours du film, y compris pour des prétextes idiots (comme le désaccord à propos du mot « sas » employé par ce dernier pour désigner la chambre des enfants !). Mais c’est la drôlerie qui mène la danse. Ainsi lorsque Philippe Rebbot promène son basset et qu’il se lie d’amitié avec un Reda Kateb hilarant qui s’est pris d’une affection inconditionnelle pour l’espèce canine. Ou encore quand le même Philippe Rebbot se lance dans une discussion avec une guest star inattendue, Clémentine Autain en personne !

Tout est à l’avenant. Même les sujets les plus délicats sont abordés avec une dose d’humour si grande que toute polémique en est désamorcée (ainsi quand il est question de GPA avec un couple d’homosexuels). On a affaire à des personnages très libérés, il faut le dire. Peut-être aussi nous font-ils du bien, à nous spectateurs, pour nous désenchaîner de quelques-uns de nos préjugés ? À chacun de se faire son idée.  

7/10

 

                                                                       Luc Schweitzer, ss.cc.

Tag(s) : #Films
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