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LE REDOUTABLE

Un film de Michel Hazanavicius.

 

J’ai déjà eu maintes fois l’occasion d’exprimer combien j’ai apprécié les récits de Anne Wiazemsky et, en particulier, ceux où elle évoque son aventure commune avec Jean-Luc Godard (« Une année studieuse » et « Un An après ») en 1967 quand elle joue dans « La Chinoise » et en mai 1968 alors que se déroulent les événements que tout le monde connaît. Malheureusement, autant ces récits sont savoureux, autant le film qu’en a tiré Michel Hazanavicius est consternant de platitude. A l’écran, plus rien ne fonctionne, tout ce dont on se délectait quand on lisait les livres semble réduit à néant, comme si le réalisateur n’avait rien su imaginer d’autre que de faire imiter bêtement par Louis Garrel les irrévérences, les manières, les défauts d’élocution, les maladresses et l’égoïsme du cinéaste d’ « A bout de souffle ». Le résultat, c’est un personnage si exaspérant qu’on n’a plus qu’une envie, c’est que le film se termine ! Si cela se veut drôle, c’est totalement raté. Les gags à répétition (sur les lunettes de Godard, par exemple) n’ont rien que de banal. Le film semble aussi vieux que Godard lui-même, tel qu’il y apparaît en tout cas, c’est-à-dire ne jurant que par la jeunesse, de préférence en révolte, tout en se faisant copieusement conspuer par elle. Seule Stacy Martin, par sa beauté et sa fraîcheur, sauve (un peu) le film de la débâcle. 

3/10

 

                                                                       Luc Schweitzer, ss.cc.

Tag(s) : #Films
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