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LA NUIT A DÉVORÉ LE MONDE

Un film de Dominique Rocher.

 

 

Difficile de faire quelque chose de très original quand on réalise un film de zombies. Difficile de renouveler complètement le regard. Je ne suis pas un amateur de ce genre-là, mais chaque fois que j’ai l’occasion d’en voir un spécimen, j’ai toujours un peu une impression de déjà-vu. D’une certaine façon, quand on a vu un film de zombies, on les a tous vus !

Cela étant dit, il faut être juste et accorder à Dominique Rocher à la fois du savoir-faire et une petite touche de singularité. Qui plus est, c’est Paris qui est ici infesté de morts-vivants qui, comme dans tous les films de ce genre, cherchent à communiquer leur mal à ceux qui sont encore indemnes en se précipitant sur eux pour les mordre. Rien de nouveau de ce point de vue.

La petite particularité du film émane de son personnage central, Sam (Anders Danielsen Lie), qui, enfermé dans un immeuble où il s’était introduit à l’occasion d’une fête, s’y retrouve piégé. Le bâtiment est cerné par les zombies et le voilà contraint de survivre dans cet espace réduit en tâchant d’échapper aux attaques. Or, ce qui rend attachant ce personnage, c’est de le voir s’efforcer de préserver son humanité. Il ne cherche pas seulement à subsister en trouvant de la nourriture et en recueillant de l’eau de pluie, il veut aussi et surtout rester un homme à part entière. Plusieurs scènes, les plus belles du film, soulignent cet aspect. Ainsi lorsque Sam, ayant découvert des cadavres, s’efforce de procéder à un rituel funèbre plutôt que de simplement se débarrasser d’eux. De même, chaque fois qu’il prend le temps de bavarder avec un des zombies enfermé dans un ascenseur (et joué par Denis Lavant) comme s’il avait affaire à un être humain normal. Cette recherche d’humanité va même jusqu’à un geste de compassion qui est, sans doute, le grand moment du film.  

La survenue de Sarah (Golshifteh Farahani), vers la fin de l’œuvre, rajoute encore quelque chose de spécifiquement humain. Elle aussi a réussi à se sauver des zombies, mais en adoptant une toute autre tactique que celle de Sam. Qu’est-ce qui est préférable ? Se barricader dans un immeuble ou courir de toit en toit sans jamais rester longtemps dans le même lieu ?

Hormis ces petites touches d’originalité, le film ne propose que la banalité propre à ce genre. Il y a du sang partout et des zombies à souhait !  Ceux qui veulent frissonner de peur ne seront pas déçus. 

6/10

 

                                                           Luc Schweitzer, ss.cc.

Tag(s) : #Films
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