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EVA

Un film de Benoit Jacquot.

 

 

Déjà adapté au cinéma en 1962 par Joseph Losey, le roman de James Hadley Chase raconte une histoire abracadabrante et cependant non dénuée d’intérêt. C’est le thème du mensonge qui, une fois de plus, sert de pivot au récit. En l’occurrence, un certain Bertrand Valade (Gaspard Ulliel) profite de circonstances inattendues pour se faire passer pour dramaturge. La pièce dont il prétend être l’auteur remportant du succès, le voilà pris à son propre piège. Car, bien évidemment, tous ses admirateurs n’attendent de lui qu’une chose, c’est qu’il écrive une autre pièce. Or, pour ce faire, il ne trouve rien de mieux que d’utiliser le réel pour le transcrire sous forme théâtrale. Le menteur essaie de donner le change en se servant du vrai.

Or le vrai, c’est sa rencontre avec Eva (Isabelle Huppert) qui n’est autre qu’une prostituée. Bertrand s’enfonce dans une relation vénéneuse dont il ne sort évidemment pas indemne, d’autant plus que, comme on le découvre assez rapidement, la troublante Eva, même si elle monnaie ses charmes au prix de 300 euros, appartient à quelqu’un d’autre. Comme toujours dans ce genre d’histoire, l’issue est tragique. Et le mensonge, une fois encore, conduit au pire.

Cela dit, heureusement que le film est porté par d’excellents acteurs et, en particulier, par Isabelle Huppert, comme toujours magistrale. Car la réalisation de Benoît Jacquot, qu’on a connu beaucoup plus inspiré, manque singulièrement de souffle. Elle est d’un classicisme quasi scolaire qui provoque un peu d’ennui. Comme le disait lui-même le cinéaste au festival de Berlin : « Ben, j’ai fait ce film, c’est tout. »

5,5/10

 

                                                                       Luc Schweitzer, ss.cc.

Tag(s) : #Films
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