Un film de Ruben Östlund.
L’attribution de la Palme d’Or du dernier festival de Cannes à « The Square » avait suscité la surprise. Maintenant que le film est projeté sur nos écrans, on comprend pourquoi ce choix a déconcerté certains commentateurs. Ce triste film n’a pas grand-chose à nous dire, sinon de ressasser les lieux communs dans lesquels se complaisent tous les misanthropes. Comme Michaël Haneke, le Suédois Ruben Östlund fait des films pour sa gloriole en croyant faire œuvre originale mais en ne proposant, en vérité, que des banalités.
Il n’est pas le premier à décrire de manière caustique l’homme occidental contemporain et, qui plus est, son compatriote l’homme suédois, parfois présenté par d’autres comme modèle. Mais n'est pas Bergman qui veut. Dans « The Square », tout se concentre sur un quadragénaire prénommé Christian, père de deux enfants, bourgeois pétri de principes et conservateur d’un musée d’art moderne. Tout en ayant la prétention d’être soucieux du bien commun, l’individu révèle ses défaillances. C’est un médiocre qui se targue de déboulonner les œuvres d’art désuètes pour les remplacer par de nouveaux concepts. La grande trouvaille, c’est le carré qui donne son titre au film, « The Square » à l’intérieur duquel « règnent confiance et altruisme ». Un beau postulat que, bien sûr, Ruben Östlund se fait un malin plaisir de démolir en montrant l’abime qui sépare les bourgeois des pauvres.
Le cinéaste n'y va pas de main morte pour étayer sa démonstration. Christian, qui s’est fait voler son téléphone, essaie de le récupérer en usant de moyens risqués pour les autres. Une campagne de communication du musée s’avère particulièrement dégradante. Mais il faut surtout noter l’intervention des singes : un vrai qui assiste aux ébats foireux de Christian et d’une journaliste, un faux qui sème la terreur lors d’un diner de gala. Toutes ces scènes s’empilent les unes sur les autres en essayant de faire sens et d’être convaincantes, mais elles ne sont que soit ennuyeuses soit consternantes (la scène du faux singe parvenant sans peine à tutoyer les sommets de l’incongruité).
L’inspiration de Ruben Östlund n’apparaît, en vérité, que très pitoyable. Les seules œuvres d’art moderne qu’il parvient à montrer sont le carré dont j’ai déjà parlé et des tas de gravier disposés sur un sol : comme si l’art moderne pouvait se résumer à ces clichés. Quant aux tentatives d’humour du réalisateur, elles ne sont que grossières et grotesques. Il n’y a vraiment pas de quoi s’esclaffer, à moins d’apprécier cette forme d’humour (ce n’est pas mon cas) !
3/10
Luc Schweitzer, ss.cc.
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THE SQUARE | BANDE ANNONCE VOSTFR (2017)
Abonne-Toi à la chaine Date de sortie | 18 octobre 2017 Un film réaliser par | Ruben Östlund Avec | Claes Bang, Elisabeth Moss, Dominic West Genres | Comédie dramatique Nationalité | Suédois ...