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DHEEPAN

un film de Jacques Audiard.

 

Quoi! Voilà donc le film à qui ont été attribués les lauriers de la Palme d'Or au dernier festival de Cannes! Invraisemblable et atterrant! Qu'est-ce que les membres du jury avaient dans la tête pour accorder tant d'honneur à ce film non seulement médiocre d'un point de vue purement cinématographique mais encore et surtout extrêmement douteux d'un point de vue idéologique? J'ai du mal à comprendre...
Certes les trois personnages de réfugiés tamouls, contraints de de se faire passer pour une famille (père, mère et fille) afin de fuir le Sri Lanka, ont largement de quoi susciter l'intérêt. La petite fille tamoule et sa fausse mère sont d'ailleurs les seuls personnages intéressants et touchants de ce film. Quant au reste, tout dérape très vite vers les pires clichés véhiculés quand il est question des quartiers dits sensibles.
Car c'est dans un de ces quartiers défavorisés que les trois tamouls trouvent refuge, l'homme en tant que gardien d'immeubles et la femme en tant qu'auxiliaire de vie. Dès lors, le spectateur est comme pris en otage: ce que le réalisateur a choisi de montrer de ce quartier, ce ne sont qu'immeubles dégradés, tagués, sales et inquiétants et entièrement contrôlés par les trafiquants de drogue. On ne voit qu'eux, ils sont partout, ils font régner leur loi, règlent les déplacements des habitants, font la surveillance du haut des toits et, pour un oui ou pour un non, sortent leurs armes et font le coup de feu! Pas une seule fois on n'aperçoit un véhicule de police. Il n'y en a que pour les caïds de la drogue, le quartier leur appartient! Et, bien sûr, la fin du film se complaît dans un tourbillon invraisemblable de violence.
Disons les choses clairement: si Jacques Audiard avait voulu faire la promotion de la propagande du FN, il ne s'y serait pas pris autrement! J'imagine que les dirigeants du parti en question pourrait prendre ce film en exemple afin d'illustrer leurs propos tendancieux! Pour ce qui me concerne, j'exècre cela et je ne supporte pas qu'un film, délibérément ou non, cherche à faire de moi un otage! Que les quartiers dits sensibles soient le théâtre de dégradations, d'exactions et de violences de toutes sortes, il n'est pas question de le nier, mais qu'un film choisisse de ne montrer que cela, c'est extrêmement dommageable! Quand je pense à Miguel Gomes choisissant de mettre l'accent sur une communauté d'oiseleurs vivant dans un quartier défavorisé de Lisbonne (dans le volume 3 des "Mille et Une Nuits"), voilà qui change des clichés habituels et voilà ce que j'apprécie! Le cinéma a-t-il pour but de surligner nos idées toutes faites, que ce soit sur les quartiers sensibles ou sur quoi que ce soit? Non! Il a plutôt pour vocation de nous surprendre ou de nous étonner! Le film de Miguel Gomes nous surprend, celui de Jacques Audiard jamais ou quasiment jamais! Il nous donne plutôt la nausée!

2/10

Luc Schweitzer, sscc


 

Tag(s) : #Films
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