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IL BOEMO

Un film de Petr Vaclav.

 

 

Féru de musique et toujours prêt à découvrir de nouveaux compositeurs, je n’avais pourtant, me semble-t-il, jamais ni lu ni entendu le nom de Josef Mysliveček (1737-1781). Et il est fort probable que beaucoup d’autres mélomanes ne le connaissaient pas davantage que moi. C’est donc le grand mérite de ce film de Petr Vaclav que de faire sortir de l’oubli dans lequel il était tombé un compositeur qui fut pourtant admiré par Mozart (qui lui emprunta d’ailleurs certains de ses airs pour les intégrer à ses propres compositions) ! Comme le montre le film, Mozart, qui avait 19 ans de moins que Mysliveček, rencontra, une première fois, son aîné alors que, âgé de 14 ans, il se produisit à l’Académie Philharmonique Italienne. Plus tard, notamment dans ses lettres, Wolfgang Amadeus fit part de son admiration pour le talent de ce dernier.

Or, le rapprochement de ces deux compositeurs nous rappelle que le genre du biopic musical donna lieu, en 1984, à un modèle, à une référence, à un film qui marqua, pour de justes raisons, tous ceux qui le virent, le fameux Amadeus de Miloš Forman consacré, précisément, à Mozart. Comment ne pas comparer les deux films ? Mais, à cette aune-là, il faut le dire, le film qui sort aujourd’hui fait bien pâle figure par rapport au prestigieux long-métrage de Forman. Le film de Petr Vaclav ne parvient jamais, ou presque jamais, à dépasser le niveau d’une œuvre platement illustrative, sans véritable invention formelle, sans contenue autre que banalement informatif.

Le réalisateur se contente de suivre son personnage d’une ville italienne à une autre, puisque c’est en Italie qu’il fit carrière (d’où son surnom de « Il Boemo », celui qui vient de Bohème). On le voit se confrontant à des personnages importants de l’époque, on le voit aussi fréquenter (malgré lui, semble-t-il) des orgies plus ou moins clandestines et papillonner d’une femme à une autre, le réalisateur ayant probablement la volonté de donner un aperçu des mœurs de ce temps-là. On le voit aussi affecté par une maladie cruelle qui lui ronge le visage, mais même ces scènes-là ne parviennent guère à éveiller l’intérêt. Heureusement, et c’est là le meilleur du film, le cinéaste reconstitue quelques moments scéniques dans des théâtres où sont chantés les opéras de Mysliveček. Ces scènes-là sont celles qui font sortir le spectateur de sa torpeur tout en suscitant sa curiosité. Le reste n’est que médiocrité, d’autant plus que l’acteur principal (Vojtech Dyk) joue son rôle avec une fadeur qui plombe encore davantage le film.   

4/10

 

                                                                                     Luc Schweitzer

Tag(s) : #Films, #Biopic, #Musiques, #Compositeur
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