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TRALALA

Un film de Jean-Marie et Arnaud Larrieu.

 

 

Dieu sait si j’apprécie les films musicaux, Dieu sait si je me suis régalé en regardant Annette de Leos Carax en juillet dernier ! Malheureusement, avec les frères Larrieu, il m’est impossible de céder au même enthousiasme. Leur film est certes musical et il l’est même beaucoup, mais la pauvreté d’inspiration des textes et des mélodies de la plupart des chansons tout comme la laideur insigne d’un grand nombre de scènes ne peuvent susciter que le désappointement.

Force est d’ailleurs de constater que le scénario lui-même reste presque constamment affligeant de banalité, surtout quand il se fourvoie dans une histoire de femme abandonnée et d’enfant sans père qui lorgne déplorablement du côté des mélodrames les plus convenus. Il faut être un génie du 7ème art, à l’exemple d’un Jacques Demy, pour réussir à transcender des histoires de ce type. Malheureusement, les Larrieu ne m’ont jamais donné le sentiment d’être de grands cinéastes.

Dès le début, dès ses premières scènes, dont l’action se déroule à Paris, le film se distingue surtout par sa laideur et sa maladresse. Tralala, c’est le nom que se donne un clochard chantant joué par Mathieu Amalric, sort de son logis menacé de destruction, chante un duo en français et en arabe avec un ouvrier, puis, plus tard, fait la connaissance d’une jeune fille qui lui délivre ce message : « Surtout, ne soyez pas vous-même » ! Après la disparition de cette dernière, Tralala ne songe plus qu’à la retrouver, un concours de circonstances lui apprenant que, pour ce faire, il lui faut aller à Lourdes.

Dans la cité mariale, Tralala fait un certain nombre de rencontres, retrouve la jeune fille disparue, après avoir été « adopté », dans une pension de famille où il a trouvé refuge, par Lili (Josiane Balasko), une sexagénaire qui le prend pour son fils. Tralala ne se fait pas prier, fidèle à l’injonction reçue à Paris de n’être pas soi-même. Par ailleurs, il retrouve son grand frère, joué (maladroitement) par Bertrand Belin qui se rêve en Clint Eastwood, se lie avec une vendeuse d’objets de piété (Mélanie Thierry, sans doute l’actrice la plus convaincante du film) qui se trémousse dans son magasin parce qu’un homme l’a fait « jouir trois fois » ! Et ainsi de suite… On a aussi affaire à une Maïwenn particulièrement empotée et même à un prêtre italien qui, à la terrasse d’un café, chante la beauté des femmes !

Toutes ces fadaises ne sont que prétextes à chansons, mais malheureusement la plupart du temps mal écrites et dotées de mélodies banales. Quant aux essais de chorégraphies auxquels se risquent certains protagonistes, ils se distinguent surtout par leur caractère grotesque. Il faut attendre la toute fin du film pour enfin entendre une chanson de qualité, en l’occurrence un duo entre Bertrand Belin et Mélanie Thierry. Le reste du temps, hormis deux ou trois scènes de meilleur niveau, c’est la médiocrité qui domine.  

4/10

 

                                                                                     Luc Schweitzer, ss.cc.

Tag(s) : #Films, #Film musical
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