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LES BONNES ÉTOILES

Un film de Hirokazu Kore-eda.

 

 

Une chose est sûre, le cinéaste japonais Hirokazu Kore-eda n’aborde, de film en film, qu’un seul sujet, celui de la famille. Une affaire de famille, ce fut d’ailleurs le titre du film pour lequel il obtint une Palme d’Or en 2019, titre qui pourrait convenir pour toutes ses autres réalisations. En soi, ce n’est pas un écueil que d’être obsédé par un même sujet (ce fut le cas d’autres cinéastes). Mais encore faut-il s’efforcer de modifier son point de vue ou son approche pour que l’on n’ait pas le sentiment de revoir toujours le même film. Or, précisément, la difficulté, avec Hirokazu Kore-eda, c’est que c’est toujours un peu la même chose.

Pour Les Bonnes Étoiles, pourtant, le cinéaste a eu la bonne idée de changer de pays. Mais, même en allant filmer en Corée du Sud, en s’appuyant sur une particularité de ce pays et en donnant à son récit un vernis de polar, rien n’y fait : dès les premières scènes, si l’on a vu d’autres films de ce cinéaste, on ne tarde pas à trouver que cela ronronne. Précisons-le tout de même, nous avons affaire ici à un groupe de deux hommes soupçonnés de se livrer à un trafic d’enfants, à une jeune prostituée les ayant rejoints pour retrouver l’enfant qu’elle avait abandonné peu après sa naissance et à un petit garçon facétieux qui a trouvé amusant de se joindre à eux. Ces personnages, pris en filature par deux policières qui espèrent pouvoir les surprendre en plein délit, ces personnages, tous passibles d’arrestation, n’en sont pas moins filmés sous des dehors attachants. Au fil de leurs aventures, tandis qu’ils recherchent un couple en mal d’enfant à qui ils pourraient vendre le bébé, ils se mettent à souhaiter pouvoir rester ensemble, en somme à constituer une famille recomposée. Et nous voilà en plein dans le sujet qu’affectionne le cinéaste, pour qui il n’y a de véritable famille que composée de membres qui se choisissent les uns les autres.

Si les personnages sont attachants, comme je l’ai dit, ils le sont presque jusqu’à la mièvrerie. Même s’ils ont des profils de délinquants, par leurs comportements ils prêtent plutôt à émouvoir, parfois aussi à sourire. En somme, ils servent surtout à prouver une chose : que même chez les dévoyés, le fond n’est pas complètement mauvais !  

6/10

 

                                                                                                   Luc Schweitzer, ss.cc.

Tag(s) : #Films
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