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LA DERNIÈRE REINE

Un film de Damien Ounouri et Adila Bendimerad.

 

 

Est-elle une figure de légende ou a-t-elle réellement existé ? Rien n’est sûr, mais son histoire, fictive ou non, méritait sans nul doute d’être portée à l’écran. Elle se déroule au début du XVIème siècle à Alger, alors que la ville était sous domination espagnole, ce qui suffit en soi à éveiller la curiosité, tant sont rares les films évoquant le passé de l’Algérie plutôt que des événements plus contemporains.

Cette histoire, c’est celle de la reine Zaphira, superbement incarnée à l’écran par la coréalisatrice du film, Adila Bendimerad. Dans son luxueux palais, nous la voyons tout d’abord joviale, profitant, avec ses courtisanes, de tous les plaisirs qu’offre sa condition. Son époux, le roi Salim at-Toumi (Tahar Zaoui), occupé par ses propres affaires et préférant peut-être une concubine, a tendance à déserter le lit conjugal, tout en essayant d’éloigner de la reine Yahia, le fils qu’il a eu avec elle.

Cependant, très vite, nous voyons débarquer sur une plage des assaillants, de redoutables combattants dont le chef, le pirate Aroudj Barberousse (Dali Benssalah) est décidé à reprendre la ville aux Espagnols et à y exercer son pouvoir. Pour ce faire, il commence par nouer un pacte avec le roi Salim, mais avec l’intention secrète de prendre sa place : « Je prendrai son palais, je chevaucherai son cheval et sa femme », dit-il à un confident. Or, quelque temps plus tard, le roi est retrouvé assassiné. Ce qui laisse la place libre à Barberousse qui ne tarde pas, en effet, à demander Zaphira en mariage.

Or, cette femme, que l’on a pu imaginer frivole au début du film, fait alors montre d’un courage, d’une force et d’une volonté admirables. Elle puise dans ses tréfonds pour résister à celui qui la veut pour elle, ce Barberousse qui, pour parvenir à ses fins, doit mettre à l’écart Astrid (Nadia Tereskiewicz), une esclave originaire de Scandinavie dont il avait fait sa favorite. Zaphira parviendra-t-elle à échapper au piège de son oppresseur alors que, dans le même temps, elle est décidée à tout entreprendre pour assurer le salut de son fils ?

Le film tient en haleine, ses interprètes sont tous remarquables, les décors et les costumes admirables. Le réalisateur et la réalisatrice ont su pallier le peu de moyens financiers dont, manifestement, ils disposaient, réussissant une captivante épopée et, surtout, un portrait de femme qui ne s’oublie pas.    

8/10

 

                                                                                                   Luc Schweitzer

 

 

 

Tag(s) : #Films, #Drame, #Histoire
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