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LES ÂMES SŒURS

Un film de André Téchiné.

 

 

Tous deux récemment césarisés, voici réunis à l’écran un acteur et surtout une actrice parmi les plus doués d’aujourd’hui : Benjamin Voisin dans le rôle de David, un lieutenant des forces françaises déployées au Mali grièvement blessé lors d’une explosion et, de ce fait, rapatrié en France pour y être soigné ; et Noémie Merlant dans le rôle de Jeanne, sa sœur, ou plutôt sa demi-sœur (le scénario prenant soin de nous apprendre que si tous deux ont la même mère, il n’en est pas de même pour le père) qui se précipite au chevet de David pour apprendre que celui-ci a perdu la mémoire et qu’il va devoir rester hospitalisé pendant une longue période. Jeanne accepte d’être la « personne de confiance » de son frère mais doit patienter avant de le recevoir chez elle, d’autant plus qu’elle habite loin de Paris, dans un trou perdu de l’Ariège où elle est logée, avec son chien, dans une sorte de manoir dont le propriétaire, Marcel (André Marcon), est un curieux vieux monsieur désargenté qui, parfois, s’habille en femme, a des tendances suicidaires et cherche à vendre son domaine.

Après de longues séances, abondamment filmées, de soin et de reconstruction du blessé, c’est Jeanne qui est chargée de prendre le relai, là-bas, dans son refuge ariégeois. C’est alors que le film aborde son véritable sujet, celui des rapports ambigus entre frère et sœur. Car, bien sûr, il y a, entre l’un et l’autre, quelque chose de trouble et d’enfoui, une relation incestueuse dont David ne se souvient pas et que Jeanne se refuse à réitérer. Malheureusement, et même si les deux acteurs principaux ne déméritent pas, le scénario paraît confus, artificiel, conçu dans le but de provoquer de l’émotion mais n’y réussissant quasiment jamais. Tout est trop écrit, au point de sembler plat. Et, néanmoins, il y a comme des incohérences dans le récit. Par exemple, pourquoi donc Jeanne accepte-t-elle de dormir dans le même lit que David, alors qu’elle affirme ne plus vouloir de relation incestueuse avec lui ? Quant aux personnages secondaires, à commencer par Marcel, ils n’ont d’autre intérêt, semble-t-il, que de servir de faire-valoir pour le rajout de quelques scènes de remplissage sans grand intérêt.   

5/10

 

                                                                       Luc Schweitzer

Tag(s) : #Films
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