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INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE

Un film de James Mangold.

 

Après un Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal, 4ème film des aventures du célèbre archéologue, réalisé en 2008 par Steven Spielberg en personne, mais que tout le monde s’était accordé à trouver raté, pouvait-on raisonnablement espérer la sortie d’un 5ème volet ? Les années passant et Harrison Ford (né en 1942) n’ayant plus, par la force des choses, ni l’allure ni la fougue d’un aventurier en pleine possession de ses moyens, était-il imaginable de lui faire à nouveau chausser ses bottes et manier son fouet ? Eh bien, chez Disney, on a estimé qu’une telle gageure pouvait être relevée et, au vu du résultat, on peut dire qu’ils ont eu raison. Bien sûr, il ne faut pas rêver, ce 5ème volet n’atteint pas le niveau de réussite des trois premiers films réalisés par Steven Spielberg, néanmoins James Mangold, le réalisateur choisi pour mener à bien le nouvel opus, s’en tire avec les honneurs.

La scène d’ouverture du film, longue d’une bonne vingtaine de minutes, se paie même le luxe d’un flashback situé à la fin de la 2ème guerre mondiale, avec un Harrison Ford rajeuni numériquement qui s’efforce de mettre la main sur le fameux cadran du titre, cadran imaginé et conçu, dans les temps antiques, par Archimède, et dont veulent s’emparer les nazis et, en particulier, l’un d’eux, nommé Jürgen Voller (joué à la perfection par Mads Mikkelsen). Cela occasionne la première des courses-poursuites d’un film qui ne se compose que d’une succession de scènes de ce genre.

Tout est à présent en place et l’on peut faire un saut temporel pour retrouver Indy vieilli, ce que le réalisateur ne cherche dorénavant plus à gommer, en 1969, à New-York, alors que survient sa filleule Helena Shaw (Phoebe Waller-Bridge), jeune femme idéaliste et entreprenante qui propose de retrouver le fameux cadran, d’ailleurs toujours convoité par le nazi de service, Jürgen Voller, toujours là et qui aimerait trouver un moyen de réécrire l’histoire.

Tous les ingrédients étant réunis (un « McGuffin », un méchant nazi, une jeune femme dynamique, bientôt rejointe par un gamin plein de ressources, et, bien sûr, notre Indy qui n’a pas dit son dernier mot ni effectué sa dernière cascade), tout est en place pour un divertissement de qualité. En vérité, le scénario, comme je l’ai déjà indiqué, se contente de faire se succéder une série de courses-poursuites. Ce pourrait être lassant mais, du fait de la variété des décors et des situations, on n’a pas trop de peine à se prendre au jeu. Depuis le Maroc jusqu’à la Sicile en passant par la mer Egée, le scénario s’ingénie à multiplier les situations les plus périlleuses et cela fonctionne plutôt bien.

Le film se plaît à jouer avec l’espace comme avec le temps. Indy accuse son âge, sans démériter pour autant, mais surtout, au moyen de son « McGuffin », le réalisateur s’autorise une virée temporelle vertigineuse. La dernière partie du film, dont il faut réserver la surprise aux éventuels spectateurs, pour le moins casse-gueule sur le papier, s’avère, à l’écran, totalement jouissive. On s’en amuse comme on s’amuse des histoires délirantes qu’imaginent certains auteurs de BD. En fin de compte, les aventures d’Indiana Jones, c’est cela : de l’esthétique de BD appliquée aux images réelles et au grand écran et, ma foi, s’il ne s’agit que de divertissement, ça n’en est pas moins sacrément captivant.  

7,5/10

 

                                                                                     Luc Schweitzer

Tag(s) : #Films, #Aventures
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