Un album de chansons de Maud Lübeck.
Ceux qui se lamentent volontiers en ressassant à tout vent que « tout fout le camp » dans tous les domaines, qu’il n’y a plus de chansons françaises de qualité par exemple, manquent peut-être de curiosité, tout simplement. Quand on ose la découverte, quand on ose sortir des sentiers battus, on en repère, des talents, et on en entend, des chansons de qualité. Celles de Maud Lübeck en sont une illustration parmi d’autres.
Dans le registre des chansons intimistes, cette artiste conçoit des albums à thème. D’une certaine façon, on peut dire qu’elle propose son journal intime en chansons ou, pour reprendre le terme qu’elle-même emploie, elle livre aux auditeurs des chroniques de sa vie. Ainsi avait-elle sous-titré « Chroniques d’une séparation » un album précédent, alors que celui qui paraît aujourd’hui a pour sous-titre, au contraire, « Chroniques d’une rencontre ».
Rencontre amoureuse, bien entendu, dont la chanteuse prend soin de décliner les multiples facettes ainsi que les multiples possibles. En huit chansons (plus un titre uniquement instrumental qui évoque les battements d’un cœur), Maud Lübeck, de sa voix qui passe allègrement du murmure à la plénitude, exprime tout autant le bonheur que les incertitudes inhérents aux histoires d’amour.
« Divine » : le titre de l’album, qui est également le titre de la première des huit chansons, le dit bien : c’est par l’amour humain, et singulièrement l’amour de deux personnes l’une pour l’autre, que l’on entrevoit un peu du divin. Comment s’y prendre autrement ? La Bible elle-même ne fait rien d’autre, allant jusqu’à offrir à ses lecteurs un texte qui est tout entier hymne d’amour teinté d’érotisme (« Le Cantique des Cantiques »).
Maud Lübeck exalte la grandeur d’aimer, la fascination pour l’être aimé, le désir : « À ce que tu es, ce que tu donnes/Ce que tu as que n’a personne ». Elle chante très justement qu’en amour, les paroles ne suffisent pas : « Montre-moi que tu m’aimes/Ne le dis pas ». Elle chante le désir d’aimer sans fin (« Dernier Amour »), mais aussi la douleur de l’absence. Elle chante même la peur, car la perte de l’être aimé se cache toujours quelque part à la lisière de l’amour. Enfin, mais est-il nécessaire de le préciser, certains accords de participe au féminin ou certains vocables également au féminin (« L’absente ») ne laissent place à aucun doute : c’est d’une rencontre homosexuelle dont il est question. Pour moi, et, je l’espère aussi pour tous mes lecteurs, non seulement cela ne change rien ni à la beauté ni à la justesse de ce que chante Maud Lübeck, mais c’est même une raison supplémentaire de saluer cet album. L’homosexualité n’a plus à se cacher, ouf !
9/10
Luc Schweitzer, ss.cc.
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MAUD LÜBECK - Ne me dis pas (Clip Officiel)
NE ME DIS PAS (Paroles et musique Maud Lübeck) Premier extrait de l'album DIVINE (sortie 18.01.2019) Clip réalisé par Robi Tourné chez BAM Etalonnage Sandrine Belmont Make up Vanessa Bellini ...